Emmanuel Macron sera à Marseille le 24 juin pour clôturer le Sommet des deux rives, un événement international majeur qui vise à relancer une dynamique de coopération en Méditerranée occidentale.
Quelques jours seulement après la venue de Brigitte Macron à Marseille, dans un contexte politique local chamboulé, le Président de la République a décidé de faire le déplacement pour le Sommet des deux rives. L’occasion sans doute de rencontrer les leaders politiques locaux, notamment le maire Jean-Claude Gaudin, et les prétendants à sa succession.
Le Sommet des deux rives : une ambition internationale
Quels sont les moyens et les mécanismes à mettre en œuvre pour tisser des liens forts dans tous les domaines autour de la Méditerranée ? Le Sommet des deux rives, qui se tient à Marseille les 23 et 24 juin, en présence du président de la République, vise relancer une dynamique de coopération en Méditerranée occidentale en y impliquant fortement la société civile.
« Il nous faut retrouver le fil d’une politique méditerranéenne différente en tirant les enseignements de ce que nous avons réussi et de ce que parfois nous ne sommes pas parvenus à faire », déclarait le 27 août dernier, Emmanuel Macron, à l’occasion de la Conférence des ambassadeurs et des ambassadrices à Paris, annonçant la tenue d’un sommet sur la Méditerranée. La « grande bleue » est un carrefour depuis longtemps entre des cultures qui se sont nourries et enrichies mutuellement par un dialogue continu au fil de l’Histoire.
Le Sommet des deux rives repose sur la conviction que la société civile doit être pleinement associée à la définition d’un nouvel agenda « positif » pour la Méditerranée. Cet événement a pour ambition de relancer la dynamique de coopération en Méditerranée occidentale « par la mise en œuvre de projets concrets en faveur du développement humain, économique et durable dans la région ».
Son organisation s’est ainsi construite sur la base de l’actuel dialogue 5+5, qui a fait ses preuves, mais de manière encore plus inclusive, avec une forte contribution des sociétés civiles. Ces dernières années, la question du renforcement de la coopération entre les deux rives a d’ailleurs constitué l’une des préoccupations majeures des Etats membres de cette organisation. Pour rappel, elle réunit cinq états de la rive sud de la Méditerranée (la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Lybie) et cinq états de la rive nord (le Portugal, l’Espagne, la France, l’Italie et Malte).
Un exercice résolument nouveau dédié au dialogue entre les deux rives de la Méditerranée
Ainsi pour préparer ce rendez-vous, près de 200 personnes issues de la société civile ont participé à cinq forums thématiques, dans le cadre de « l’assemblée des 100 ». Il s’agit de 100 personnalités qualifiées issues de la société civile. Patricia Ricard, présidente de l’Institut océanographique Paul Ricard, est ainsi à la tête de la délégation française. « Les 100 » participent à l’ensemble des forums préparatoires thématiques avec pour objectif de restituer les débats et de recenser des idées et des projets.
Réunis en comité de pilotage, dont les travaux sont coordonnés par la cheffe de file tunisienne Ouided Bouchamaoui, ils ont planché sur différents thèmes : l’énergie le 8 avril dernier, à Alger ; abordé la question de la jeunesse, l’éducation et la mobilité à Malte. Au Maroc, le travail portait sur l’économie et la compétitivité, tandis que début mai, c’était culture, médias et tourisme à Montpellier. Le dernier « atelier » se tiendra, cette semaine, les 15 et 16 mai, à Palerme en Italie. Il portera sur l’environnement et le développement durable. La réunion de synthèse est, quant à elle, prévue début juin, à Tunis.
Des initiatives communes innovantes pour la Méditerranée occidentale
L’objectif de chaque forum – qui compte 200 participants issus de la société civile des deux rives – est de faire émerger des solutions concrètes pour le développement durable de la région, sur le plan humain et économique. « De manière générale, il peut s’agir de lancer des initiatives complètement nouvelles, de relancer des projets oubliés ou de reproduire à l’échelle multilatérale des pratiques bilatérales qui fonctionnement et donnent des résultats tangibles », indique le gouvernement. Toutes ces réflexions et propositions d’initiatives seront partagées avec les chefs d’État et de gouvernement lors du Sommet à Marseille, pour déterminer celles qui seront mises en œuvre prioritairement.
Ces initiatives peuvent être totalement nouvelles, au stade de l’élaboration technique, ou déjà existantes mais méritant d’être relancées. Elles pourront prendre la forme d’actions collectives, de projets concrets, de suggestions de politiques publiques communes, de concepts communs, d’institutions à créer, d’appellations méditerranéennes, de régulations… Seul impératif, elles doivent avoir un caractère régional ou multilatéral. Le processus de sélection des initiatives s’attachera à mettre également en avant, les initiatives développées par la rive Sud et dont pourraient s’inspirer les cinq pays de la rive Nord.
Naturellement, l’Union européenne, l’Allemagne, mais aussi les organisations pan-méditerranéennes et les principales organisations économiques internationales présentes dans la région sont associées à cette initiative à l’image de Fondation Anna Lindh, la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. L’institut méditerranéen de l’eau (IME), coordinateur du forum méditerranéen de l’eau, portera la voix de la communauté méditerranéenne de l’eau et « implique à ce titre ses membres pour intervenir et présenter des bonnes pratiques de gestion des ressources en eau dans un contexte de changement climatique ». De son côté, l’Union pour la méditerranée (UpM) s’impose également comme un partenaire clé du Sommet dans son rôle de plate-forme pour la coopération régionale, réunissant tous les pays de l’Union européenne et les pays méditerranéens.
La Méditerranée du futur, événement précurseur du Sommet des deux rives
Lancé en 2017 par Renaud Muselier, l’événement Méditerranée du futur a pour objectif d’affirmer l’ambition de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur d’être le moteur français de la coopération euro-méditerranéenne. Après le premier acte, qui avait pour thème « un engagement commun pour les accords sur le climat », l’acte II de Méditerranée du Futur, l’année dernière était consacré aux questions de jeunesse et d’innovation.
« C’est en faisant de Marseille la capitale de la Méditerranée du futur que la France pourra peser sur les grandes orientations diplomatiques de demain. En pleine coopération avec le Ministère des Affaires Etrangères, la Commission européenne et l’Union pour la Méditerranée, la Région Sud s’est pleinement engagée dans la relance d’une stratégie euro-méditerranéenne ambitieuse et nécessaire », soulignait Renaud Muselier. « La région Sud est la porte d’entrée d’une nouvelle diplomatie pour recréer un environnement de commerce florissant en méditerranée. » Lors de son allocution du 13 novembre, Renaud Muselier avait également affirmé qu’il souhaitait une « Méditerranée dont on est fier », qui développe des projets innovants et alternatifs, rappelant la tenue du Sommet des deux rives.
Les conditions de circulation
Ce lundi 24 juin, de 7 heures à 9 heures, la circulation sera interdite sauf aux véhicules techniques, véhicules de secours :
– Dans la bretelle de sortie “Centre-ville – Préfecture” du tunnel Vieux-Port
– Dans la bretelle de sortie “Centre-ville-Préfecture”, tunnel du Prado Carénage
– Dans la bretelle de sortie” Pharo-la Plage”, tunnel du Vieux-Port
– Dans la bretelle de sortie “Pharo-la Plage”, tunnel du Prado Carenage
Les conditions de stationnement
Du 23 juin à 12 heures au 24 juin à 17 heures, le stationnement sera interdit y compris aux deux roues motorisées sauf aux véhicules de secours, aux véhicules techniques, officiels et police sur le boulevard Charles-Livon : des deux côtés entre le Quai Marcel Pagnol et la rue des Catalans.