Qui n’a jamais rêvé de voler ! Eh bien grâce à la société Humans and Drones c’est possible. La start-up marseillaise propose aux touristes une visite de la cité phocéenne, en direct, dans les airs et sans bouger de son transat. Une attraction unique en son genre. Attention au décollage !
C’est un mélange de sensations étranges. Un sentiment de liberté qui se mêle à quelques pointes d’appréhension parfois. C’est dans tous les cas un spectacle unique. Il suffit d’une fraction de secondes pour que le ciel phocéen vous appartienne le temps d’une balade aérienne… et ça tout en restant sur la terre ferme. C’est la start-up marseillaise Humans and Drones qui propose ce voyage immersif, depuis déjà quelques mois, aux touristes marseillais et autres curieux, amoureux de Marseille.
Lorsqu’il a créé la société en 2016, Jean-Gabriel Yung voulait ouvrir un drone parc, « un site dédié à l’usage des drones de loisirs. Un lieu indoor avec dans l’idée de proposer des visites immersives avec des masques connectés et des drones, mais à l’époque la qualité n’était pas au rendez-vous. J’ai donc patienté que les fabricants proposent des solutions plus adaptées avec des retours full HD, en l’occurrence, et le leader mondial a finalement sorti ce produit-là, un an et demi après ma vision ».
La seule société au monde à proposer cette activité avec une ville
Ce projet évalué à 15 millions d’euros, avec les études, est trop lourd à financer pour la toute jeune « boîte », qui revoit alors ses ambitions. Gardant « ce rêve » dans un coin de sa tête, le pilote de drones ne baisse pas les bras pour autant. Le pivot, comme on dit dans le jargon de l’écosystème, intervient courant 2018, à l’occasion du concours « Tourisme Innov », organisé par la Chambre de commerce et d’industrie Marseille Provence. « J’ai présenté le projet de visite immersive à cette occasion, sans avoir le matériel, mais en ayant quand même fait des tests », raconte Jean-Gabriel.
Ça matche avec différentes structures : Localanque, la société de transports maritimes qui propose des excursions en mer au départ du Vieux-Port de Marseille ou encore avec le groupe Héliades, spécialiste du voyage en Grèce, qui lui commande un film promotionnel. « Que des retours positifs ». Mais c’est avec l’Office de Tourisme de Marseille que Humans and Drones décide de convoler en juste noce. « Notre aventure démarre vraiment à Marseille car nous avons la confiance des responsables de l’OT, et ça nous a permis de développer l’activité à leurs côtés. On est commercialisé chez eux depuis le 20 octobre dernier. Nous sommes très peu de structure à proposer ce type de prestations, et en tout cas, la seule au monde à le faire en partenariat avec une ville », explique le patron de Humans and Drones.
Une expérience utilisateur à partager à l’autre bout du monde
Marseille se place donc en site pilote. Le concept est simple. « On installe les gens dans un transat face au Mucem. On leur pose un masque connecté sur le visage et ça leur permet de découvrir, en direct, grâce à la caméra embarquée du drone les espaces, l’architecture environnante, les paysages… à plusieurs centaines de mètres de distance et à une centaine de mètres d’altitude ».
Le client a par ailleurs la possibilité de partager son « vol » au-dessus de Marseille avec un ami, ses proches… n’importe où dans le monde. « Avant de commencer l’aventure et de s’installer dans son transat, vous envoyez un petit sms à votre famille, par exemple, à l’autre bout du monde, en respectant le fuseau horaire », sourit le patron. « La famille va pouvoir visualiser le retour en même temps que la personne qui a le masque via un live Facebook, ou Youtube. Il y 6 à 7 secondes de latence mais on espère corriger ça avec potentiellement l’arrivée d’une antenne 5G ». Il faut compter environ 15 euros les 10-15 minutes pour découvrir le patrimoine autrement.
En plus de l’expérience utilisateur, le service permettra de valoriser les médias car tous les vols sont enregistrés. « Ce qui veut dire qu’en fin de saison, au bout de sept mois, nous aurons une très importante bibliothèque médias de l’entrée de la ville de Marseille, du port… avec des photos panoramiques, des time-lapses. On va d’ailleurs même pouvoir créer une hyperlapse (une timelapse géante) ».
Un projet avec Aviation sans frontières
En moins de six mois, l’activité a véritablement décollé. « On a par exemple volé au-dessus du toit du festival de Cannes. Nous avons eu des contacts avec la ville de Cannes, de Carry, d’Aix-en-Provence, l’Office de tourisme du Vaucluse, Orcières-Merlette (Hautes-Alpes), une société privée à Lisbonne, et même en Arménie… ça bouge beaucoup ». Dernièrement, Jean-Gabriel Yung a été sollicité par Aviation sans frontières, qui souhaite développer cette activité pour des personnes handicapées, les enfants malades et des Epads. « On va les aider sur le développement de ce projet ».
Humans and Drones lève actuellement des fonds pour recruter du personnel, notamment pour la communication. « Il faut arriver à trouver un ou plusieurs associés pour préparer au mieux le développement de l’entreprise », souligne Jean-Gabriel qui espère lever 50 K€ et réaliser une chiffre d’affaires de 140 K€ en 2019. Partenaires du Delta festival en juillet et de la Fiesta des Suds au mois d’octobre, Jean-Gabriel compte aussi sur les 1,8 million de croisiéristes qui font escale chaque année à Marseille. « L’activité séduit beaucoup et il y a des belles perspectives », avec, il l’espère, la concrétisation dans quelques années de son drone parc.