Il y a quelques semaines, une pétition était lancée pour sauver le musée de la marine, installé au sein du Palais de la Bourse à Marseille. Fermé depuis un peu moins d’un an, les pistes de réflexion sont ouvertes quant à son devenir.
Le Palais de la Bourse, situé dans le bas de la Canebière (Marseille, 1er) va connaitre dans les mois à venir, de profonds changements. Une brasserie y sera installée dès cet été sur l’aile côté rue Reine Elisabeth. Le musée de la marine, « déjà fermé depuis près d’un an » nous explique le directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie Marseille-Provence (CCIMP), va définitivement plier bagage. Il occupait jusqu’alors deux espaces de 350 m² côté rue Bir Hakeim qui seront occupés par le centre de formalités des entreprises d’ici deux mois. Une pétition a été lancée courant février pour sauver ce musée doté de plusieurs milliers de modèles réduits, affiches, peintures et autres gravures.
Des problèmes de conservation
Christian Pellicani, élu d’opposition à la mairie du 1er secteur et conseiller métropolitain (Front de Gauche), ne s’imagine pas de voir le musée hors des murs de la CCIMP. L’élu de gauche se dit convaincu de la pertinence « d’un musée et non d’une brasserie stéréotypée » au sein du Palais de la Bourse. Philippe Blanquefort, directeur général de la CCIMP, rétorque que « le musée n’était plus adapté. Ici, nous avons des difficultés de conservation liées à la poussière et à l’humidité, ce n’était plus possible ». Il ajoute que « le musée permettait de stocker seulement 200 œuvres alors qu’il y en a plusieurs milliers en réserve. De plus, il n’accueillait que 800 visiteurs par an ».
L’historien Jean-Noël Beverini, à l’origine de la pétition contre la fermeture du musée, s’inquiète : « Marseille sans musée de la marine, c’est Marseille qui raye ses marins de son histoire. Marseille est née de la mer, a grandi par la mer, a rayonné par la mer. Ce sont les marins qui ont fait Marseille à la sueur salée de leurs muscles et de leur front ».
Un projet sur plusieurs sites
Pour faire vivre la collection du musée de la marine, Christian Pellicani propose un musée multipolaire, c’est-à-dire établi au Palais de la Bourse, mais avec des relais aux quatre coins de Marseille. Il a d’ailleurs déjà pensé à un certain nombre de sites : « Le Club de plongée de l’Estaque, le Marégraphe sur la Corniche, la station marine d’Endoume, l’école de marine marchande de la Pointe-Rouge ou encore les grands hangars abandonnés des îles du Frioul pourraient ainsi être valorisés » d’après l’élu. « Avec un ticket unique, on pourrait visiter tout cela et j’ajoute même la réplique de la grotte Cosquer qui va arriver à la Villa Méditerranée », poursuit-il.
Côté CCIMP, la question du maintien des œuvres sur site ne semble pas envisageable. Toutefois, Philippe Blanquefort rejoint Christian Pellicani sur l’idée d’un musée multipolaire. « Nous avons signé une convention avec le MuCEM pour la conservation des œuvres et actuellement nous sommes en recherche de partenariats et de sites pour accueillir le musée de la marine. Cela peut être un lieu unique mais aussi sur plusieurs sites », affirme-t-il.
Avant de retrouver une existence matérielle, le musée de la marine va vivre sur la toile. En effet, le directeur général de la CCIMP nous a révélé que ses services travaillaient à la numérisation des œuvres/documents du musée de la marine afin de les rendre accessibles au plus grand nombre.