La compagnie maritime La Méridionale, desservant la Corse, a signé ce jeudi une Charte d’écoresponsabilité de l’activité de transport maritime avec l’Agence française pour la biodiversité. Équipements non-polluants et bons comportements de navigation seront ainsi « labellisés » avec l’ambition de généraliser ces dispositions à tous les armateurs en Méditerranée.
La plus vielle compagnie maritime desservant la Corse, La Méridionale, a signé ce jeudi 06 septembre une charte d’écoresponsabilité de l’activité de transport maritime avec l’Agence française pour la biodiversité (AFB) pour la période 2018-2020. C’est un nouveau geste vers une diminution de la pollution du transport maritime qu’effectue la compagnie. Elle avait été la première à brancher électriquement ses navires à quai au Grand port maritime de Marseille en 2017, afin de réduire ses émissions de gaz polluant lors des escales.
La signature a eu lieu à bord du navire de la compagnie, le Piana, après une table ronde autour des enjeux et perspectives de la biodiversité marine du territoire. Trois aires naturelles protégées ont également apposé leur signature sur la charte : le Parc national des Calanques, le Parc national de Port-Cros et le Parc naturel marin du Cap Corse et de l’Agriate.
En plus des représentants d’aires marines protégées en Méditerranée, cette charte était signée sous le parrainage de la préfecture maritime de la Méditerranée et de WWF France.
Une ligne de bonne conduite plus que des objectifs précis
Une charte qui ressemble surtout à un partenariat entre la compagnie maritime et l’Agence française pour la biodiversité, organe public à la tête des parcs nationaux et aires protégées. Une ligne de bonne conduite dans laquelle s’est déjà engagée la Méridionale, et que l’AFB reconnaît avec cette signature. Cette dernière souhaite accompagner la compagnie vers plus d’écoresponsabilité. « La Méridionale a été un acteur pionnier du secteur du transport maritime en matière d’engagement en faveur de l’environnement », explique François Gauthiez, directeur à l’appui des politiques publiques à l’AFB, « la charte formalise à la fois le dialogue et le partage de compétences entre acteurs environnementaux et acteurs économiques et la volonté commune d’innovation ».
Si le document ne précise pas d’actions précises et chiffrées à atteindre, il dresse une liste d’objectifs et d’engagements pour diminuer l’impact du transport maritime, et dynamiser la relation entre les acteurs environnementaux et la Méridionale dans ce sens. « Cette signature matérialise un partenariat », précise Marc Reverchon, à la tête de la Méridionale, « une démarche collective est toujours plus efficace qu’une démarche individuelle, fût-elle volontariste. C’est toujours mieux si on n’est pas tout seul et qu’on le fait en partenariat avec des gens qui connaissent bien le sujet ».
Il s’agira donc de mutualiser les expertises du transport maritime d’un côté, et celles environnementales de l’autre, afin d’innover pour réduire l’impact du trafic maritime sur la biodiversité marine et la planète.
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Amener les autres armateurs de Méditerranée à signer la charte
La signature d’une telle charte en Méditerranée a pour ambition de poser la première pierre d’un « label » de bonne conduite environnementale applicable à tous les armateurs présents dans le secteur. « Cette charte pourra bien évidemment être reprise par d’autres armateurs et d’autres aires marines protégées, en Méditerranée, mais aussi sur d’autres façades tout en respectant un socle minimum d’engagements », a déclaré François Gauthiez.
Généralisation des branchements électriques des navires à quai, peintures moins polluantes, traitement des eaux de ballast et sonars de surveillance des espèces marines sont par exemple des critères qui devraient devenir incontournables en Méditerranée ces prochaines années.