Un Amazon made in Provence pour sauver le commerce en centre-ville

Pour lutter contre la disparition des commerces en centre-ville, les professionnels du département ont imaginé une solution maline : créer une application similaire à Amazon, le géant du e-commerce, pour booster les commerces locaux.

Un Amazon provençal pour les commerces de centres-villes

La fédération Commerce en 13, qui regroupe des associations de commerçants du département des Bouches-du-Rhône, travaille actuellement avec cinq startups de la French Tech locale pour créer une application pour smartphone similaire à un « Amazon Provençal », qui comprendra une plateforme où trouver toutes les informations sur les commerces d’une zone ciblée et même acheter en ligne leurs produits.

« Le but est de créer une application qui n’ait pas seulement un rôle de commerce, mais aussi de vie du territoire. Il y aura des informations sur les commerces, les parkings qui se trouvent à proximité, leur actualité, leurs offres d’emploi… On pourra acheter leurs produits et se les faire livrer chez soi ou simplement les réserver pour aller les chercher en boutique », explique Audrey Lucchinacci, présidente de la fédération. En interne, les différents commerçants pourront communiquer entre eux pour mettre en place des dispositifs communs comme des promotions, des événements, des frais de livraison ou une carte fidélité. Et fonctionner ainsi comme un « centre commercial à ciel ouvert ».

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« Une appli oui, mais encore faut-il être formé !»

Pour Audrey Lucchinacci, la mise en place d’une telle application doit être au préalable anticipée. « Il y a encore aujourd’hui des commerçants qui ne possèdent ni adresse mail, ni fichier client ou site web. Donc oui pour avoir la super application, mais encore faut-il que les commerçants soient préparés pour que celle-ci soit l’outil ultime pour fédérer tout le monde », précise-t-elle.

Des partenariats ont été montés avec différentes entreprises et institutions pour mettre en place le projet. Avec la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMAR) qui va avoir en charge de former les adhérents au projet. Sur l’utilisation de l’application évidemment, mais aussi sur la digitalisation de façon générale et ce que cela peut leur apporter.

La Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille Provence (CCIMP) apporte aussi sa pierre au projet via une subvention. Le but pour Audrey Lucchinacci : que la première année d’utilisation soit gratuite pour les commerçants. « On est persuadés que si on propose une solution gratuite et qui marche aux commerçants, ils seront d’accord pour ensuite payer pour l’utiliser. Mais on veut évidemment que ce soit le moins cher et le plus accessible possible », souligne-t-elle.

L’objectif de la fédération Commerce en 13 est de réussir à convaincre l’ensemble des commerçants des Bouches-du-Rhône d’utiliser l’application. Une phase de test sur plusieurs zones devrait être mise en place avant l’été : dans le centre-ville de Marseille, dans trois noyaux villageois dont Mazargues et à Arles. L’occasion d’adapter la première version et de l’étendre si le succès est au rendez-vous.

Des startups mobilisées d’elles-mêmes pour les commerçants

Si la fédération Commerce en 13 est allée démarcher des startups pour monter son application, d’autres jeunes pousses ont décidé d’elles-mêmes de s’attaquer au problème de la digitalisation des commerçants. Parmi elles, 1 000 applis, un générateur d’applications. Le principe : que chaque commerçant ait sa propre application pour Smartphone où répertorier toutes les informations sur sa boutique.

Conscient que les commerçants ne sont pas des informaticiens, 1 000 applis se veut fonctionnelle et simple d’utilisation. Le commerçant peut lui-même mettre à jour les données de son application, qui mettra automatiquement à jour son site web associé. « Notre solution mêle le meilleur des mondes entre un site web et une page Facebook », synthétise Thierry Gautron, président de 1 000 applis. L’appli joue à fond la carte de la proximité grâce à une fonctionnalité qui permet de la partager par SMS. Une sorte de « bouche à oreille » nouvelle génération.

Suivant les besoins des commerçants, différentes options peuvent être ajoutées au forfait de base de l’appli : gestion de devis ou de facture directement sur l’application, plateforme de e-commerce…

Une liste de solutions plutôt qu’une seule

Pourquoi ne pas regrouper les différentes solutions existantes en une seule pour plus d’efficacité ? « C’est très difficile de répondre à l’ensemble des problématiques des commerçants car en fonction de ce qu’ils font, ils ont des besoins différents », met en avant Thierry Gautron. Ce dernier est d’ailleurs en relation avec la fédération Commerce en 13 pour travailler de façon complémentaire.

Être « tous ensemble » est justement fondamental pour Audrey Lucchinacci. « La réussite de la transformation digitale pour les commerçants ne pourra se faire qu’en étant tous ensemble, sinon ce sera trop long à titre individuel », considère-t-elle. « C’est la première fois que le sujet parle à tout le monde. Si on veut que ça marche, c’est maintenant ! ». Pour le moment, l’idée est donc de regrouper les différentes solutions sous forme de liste et de la proposer aux commerçants afin de les laisser choisir celle(s) qu’ils souhaitent mettre en place.

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Par Agathe Perrier