Une réplique de 1,20 mètre de long du Grand Saint-Antoine, navire censé avoir ramené l’épidémie de peste du Proche-Orient à Marseille en 1720, vient de rentrer au musée d’Histoire de Marseille et devrait y être présentée au public. Rencontre avec Guy Seguin, passionné par la réalisation de maquettes de navires dit d’arsenal, qui l’a réalisée.
Après l’ancre du Grand Saint-Antoine, positionnée à l’entrée du musée d’Histoire de Marseille, c’est désormais une réplique du navire que Marseillais et touristes vont pouvoir découvrir. Car une maquette de 1,20 mètre de long pour 70 centimètres de large et un mètre de hauteur figure désormais dans les réserves de l’établissement culturel.
Cette maquette, c’est à Guy Seguin qu’on la doit. Du haut de ses 83 ans, cet ancien charpentier de marine a pour passion depuis tout petit déjà de réaliser des maquettes d’arsenal. « On les appelle ainsi car, dans l’ancien temps, puisqu’il n’y avait pas l’informatique, avant de réaliser les navires, on les faisait en petit pour voir les difficultés qu’on aurait en passant à la grandeur réelle. Cela signifie que toutes les pièces des maquettes d’arsenal sont les mêmes que celles qui sont ensuite dans les bateaux, mais en modèle réduit », explique Guy Seguin.
Les plans du Grand Saint-Antoine récupérés à… Amsterdam
L’idée de se pencher sur le Grand Saint-Antoine est venue assez naturellement à l’esprit de Guy Seguin. Ami de Michel Goury, qui a mené les fouilles de recherche dans l’épave du navire à partir de 1979, l’ancien charpentier a eu l’envie de réaliser la maquette de ce navire unique.
Car le Grand Saint-Antoine, malgré son nom qui peut faire penser qu’il est français, est une flûte hollandaise (type de bateau qui a contribué à l’essor du commerce maritime des Pays-Bas aux 17e et 18e siècles). Et contrairement aux bateaux français dont la construction était normalisée sous Colbert, les hollandais étaient tous uniques et réalisés par des artisans.
Pour réaliser la maquette du Grand Saint-Antoine, Guy Seguin a donc dû, au préalable, en récupérer les plans, ce qui n’a pas été une mince affaire. « Je les ai retrouvés au muséede la Marine d’Amsterdam ! Je les ai ensuite fait mettre à l’échelle que je désirais, au 1/30e, pour pouvoir réaliser ma maquette », précise le passionné. Au total, environ 300 jours lui ont été nécessaires pour restituer la réplique dans son intégralité.
Outre la maquette du Grand Saint-Antoine, Guy Seguin a déjà réalisé une dizaine d’autres répliques de navires dits d’arsenal. Une petite collection qu’il expose régulièrement pour rencontre d’autres passionnés comme lui. Véritable manuel, il a même réalisé une série complète de meubles provençaux qui sont en perdition, à plus petite échelle. Avec l’envie de laisser une trace de ce type de mobilier ancien pour que les futures générations puissent garder des modèles le jour où les artisans ne seront plus là pour passer le flambeau.
Une maquette bientôt exposée au musée d’Histoire de Marseille
À la fin de l’année 2017, sa maquette terminée, Guy Seguin est allé la remettre au musée d’Histoire de Marseille à qui il a décidé de la donner. « Ce navire a été le déclencheur d’un drame dont on ne parle presque plus ! Sa place est au musée d’Histoire », considère-t-il. La réplique devrait rejoindre la partie du musée dédiée à l’épidémie de peste de 1720 ou peut-être prendre place à côté de l’ancre du navire qui trône à l’entrée du musée.
Le personnel du musée réfléchit actuellement sur la meilleure manière de présenter la maquette au public. Si tout se passe bien, elle devrait sortir des réserves de l’établissement au cours de l’année 2018.
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Par Agathe Perrier
Bravo à notre ami Guy qui excelle dans la réalisations de toutes ces maquettes présentées dans de belles expositions, ainsi que dans celle des meubles provençaux traditionnels.
Le Grand Saint Antoine s’inscrit parfaitement dans le patrimoine de Marseille.
Il est un vrai passionné de voiliers et d’histoire maritime.