Renaud Muselier, président (LR) de la région PACA, ne cache pas sa volonté d’ouvrir le réseau TER régional, actuellement exploité par la SNCF, à la concurrence « le plus tôt possible ». Une mesure qui, selon la majorité, permettrait d’améliorer le service actuel.

Depuis l’arrivée de la nouvelle mandature (LR) à la tête de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur en décembre 2015, d’abord avec Christian Estrosi puis avec Renaud Muselier en mai dernier, l’ouverture à la concurrence des TER revient souvent sur le devant de la scène. « Nous sommes la plus mauvaise région de France et la plus chère sur ce sujet », met en avant Renaud Muselier.

Pour appuyer ses dires, il évoque des chiffres : 20% de trains en retard, 10% de trains annulés, 18% de fraude. « Nous voulons payer le juste prix des services faits », ajoute le président de la région, constatant toutefois une « amélioration » de la ponctualité des TER cette année comparée à 2016, ainsi qu’une diminution des jours de grèves, passant de 100 l’année dernière à 30 pour le moment en 2017.

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Aujourd’hui en France, les régions sont les autorités organisatrices concernant les TER. Dans le cadre de délégations de services publics, la SNCF est le seul opérateur à exploiter l’ensemble du réseau. Concrètement, l’ouverture à la concurrence permettrait à d’autres opérateurs ferroviaires d’assurer ce service. Avec pour objectif premier d’en améliorer sa qualité.

« Mettre en place une concurrence ne veut pas dire pour autant privatisation. C’est simplement permettre à un ou plusieurs opérateurs, et pourquoi pas également à la SNCF, d’exploiter demain une partie du réseau », précise Philipe Tabarot, vice-président de la région PACA délégué aux Transports, à l’intermodalité et aux déplacements.

La région PACA aimerait mettre en place cette concurrence « le plus tôt possible ». C’est pourquoi, lors de la dernière assemblée plénière du Conseil régional, la majorité a adopté un appel à manifestation d’intérêt pour préparer cette ouverture à la concurrence. « Nous voulons d’ores et déjà consulter des opérateurs qui seraient susceptibles d’être intéressés pour exploiter tout ou partie de notre réseau. C’est l’objet de cette délibération et fort de ces informations qu’on gardera bien sûr confidentielles, on pourra, je l’espère, rédiger notre appel d’offres définitif dans quelques mois pour pouvoir choisir le ou les meilleurs candidats pour exploiter ce réseau au moindre coût pour les usagers et les contribuables de la région », explique Philippe Tabarot.

Pour l’association NOSTERPACA, qui agit en faveur de transports publics fiables, performants et efficaces, l’ouverture à la concurrence n’est pas une « solution miracle ». « Le réseau appartiendra toujours à SNCF réseau et le fait de multiplier les opérateurs va plutôt complexifier les affaires. Dans notre région, la difficulté est liée à une insuffisance de modernisation et d’installations. Nous avons des années de retard avec le ferroviaire », explique Gilles Marcel, président de NOSTERPACA. Selon lui, la notion d’ouverture est encore trop floue. « On ne voit pas très bien ce que va proposer tel ou tel opérateur ». Et d’ajouter : « Nous ne sommes pas contre la concurrence de manière absolue, ce que l’on attend, ce sont des améliorations ».

Mise en place de la concurrence dès 2019 ?

Avec l’adoption en décembre 2016, par les instances européennes, d’une directive qui prévoit l’ouverture des transports nationaux de voyageurs à la concurrence, on sait que cette mesure va se mettre en place dans le futur. Mais pour quand ? La directive rend l’ouverture à la concurrence obligatoire dès 2023, avec la possibilité de la démarrer à partir du 3 décembre 2019. La région PACA veut, elle, l’instaurer même avant cette date.

« Nous mettons tout en œuvre pour pouvoir être prêt le plus tôt possible. Nous travaillons à la fois sur un cahier des charges qui soit équilibré et sur les vraies questions qui se posent comme la reprise du personnel, la propriété du matériel, la maintenance, la distribution… Nous espérons que nous serons une des premières régions de France, si ce n’est la première, à mettre en place une concurrence », met en avant Philippe Tabarot.

Le gouvernement, de son côté, a confié à Jean-Cyril Spinetta, ancien PDG d’Air France-KLM, une mission de préparation de la refonte du système ferroviaire français dont le sujet de l’ouverture à la concurrence fait partie. « L’arrivée de la concurrence correspond à une échéance que nous devons réussir. Je pense que la bonne méthode est de démarrer rapidement cette ouverture pour qu’elle se fasse de façon progressive. Elle ne doit pas attendre le dernier moment », a déclaré Élisabeth Borne, la ministre des Transports, lors de son déplacement à Marseille le 10 octobre dernier. Jean-Cyril Spinetta va ainsi rencontrer les différents acteurs du ferroviaire et rendre son rapport en janvier 2018 afin de l’intégrer dans la loi d’orientation des mobilités qui sera présentée au Parlement pour y être débattue au premier semestre 2018.

Par Agathe Perrier

Un commentaire

  1. n’importe quoi ! si le rail et la voie sont pourris, ils resteront pourris que ce soit x,y ou z, au contraire, ça va amplifier les problèmes comme dans le fret ou tout le trafic fret par fer, concurrence inclus a disparu…..

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