Le 14 novembre 2017, Air PACA réunira à Marseille tous les professionnels des ports et de la mer pour la « Journée Méditerranéenne de l’air ». L’objectif ? Trouver des solutions afin de polluer moins l’espace urbain et maritime de la ville.
« Il faut que l’on puisse trouver des solutions pour moins polluer en attendant que la réglementation change ». Jean-Luc Savelli, directeur de Qualitair Corse, donne le ton lorsqu’il présente la « Journée Méditerranéenne de l’air – les ports – », pendant la conférence de presse du lundi 25 septembre. Cet événement, qui aura lieu le 14 novembre 2017 au City Center Vieux-Port de Marseille, réunira tous les acteurs du secteur maritime de la ville. L’objectif : trouver comment réduire significativement la pollution liée à son activité maritime.
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Des normes déjà pas respectées
« On est face à un problème qui ne se règlera pas en deux jours », précise Dominique Robin, directeur d’Air PACA. En effet, à Marseille, la contribution de l’activité portuaire à la pollution urbaine est pour le moins élevée. Selon des mesures effectuées par Air PACA, 1/3 des émissions d’oxydes d’azote et 3/4 des émissions de dioxyde de souffre de la ville proviennent du port. « Les bateaux naviguant en Méditerranée dépassent souvent les normes européennes en terme de pollution », explique Dominique Robin. « Le problème majeur est la pollution de ces navires lorsqu’ils sont à quai », complète Jean-Luc Savelli.
Si ces embarcations restent plus de deux heures au port, celles-ci doivent passer à un carburant ne contenant au maximum que 0,1% de souffre. Or, si elles restent moins longtemps, elles peuvent continuer d’utiliser leur fioul habituel, dont la teneur en souffre est limitée à 1,5%. Si la différence entre les deux est déjà grande, il faut souligner que beaucoup de navires peuvent possiblement ne pas respecter cette loi, et ainsi polluer le paysage urbain marseillais. C’est d’ailleurs le constat que dresse amèrement le directeur de l’association corse de surveillance de qualité de l’air. « En pratique la réglementation est peu appliquée en Méditerranée, comparée à ce qu’il se fait chez les pays du nord de l’Europe », insiste-t-il. « Il n’y a pas réellement de volonté d’appliquer ces mesures ».
Des réunions pour trouver des solutions
C’est justement pour changer les choses qu’Air PACA a décidé de réunir tous les acteurs de la vie maritime marseillaise. L’association proposera, ce 14 novembre 2017, plusieurs conférences autour de la problématique de la pollution tout au long de la journée. « Notre objectif est de récolter tous les éléments possibles pour obtenir une « photo » objective de la situation et avoir quelque chose sur lequel travailler ensuite », éclaire Pierre-Charles Maria, Président d’Air PACA. « Nous sommes là pour faire du factuel. Ce n’est pas notre rôle de prendre des décisions et de les mettre en place ».
Dresser un bilan de la situation est d’ailleurs au programme des débats du matin, tandis que ceux de l’après-midi seront consacrés aux « leviers d’action et bonnes pratiques ». C’est justement au cœur de ces colloques que les acteurs économiques du port, la société civile et les collectivités territoriales se réuniront pour trouver ensemble des solutions. Il sera autant question ici d’énergie, aménagement du territoire ou de technologies. « Tous ces interlocuteurs seront là pour contribuer à résoudre ce problème de qualité de l’air, et même plus globalement pour permettre efficacement de lutter contre le réchauffement climatique », affirme Pierre-Charles Maria. « Il est aussi bien sur question de la préservation de la santé de la population. Il y a cependant un équilibre à trouver entre tout cela et l’activité économique du secteur maritime ».
Si, pour y arriver, Air PACA propose d’agir avant tout à un niveau local, son président est dithyrambique sur le fait qu’il ne s’agit là que d’une première étape pour changer drastiquement les choses dans notre territoire. « Notre objectif final est de créer un réseau de partenariat dans toute la Méditerranée, car ce problème concerne aussi les pays d’Afrique du Nord », indique-t-il. En effet, mettre en place des mesures chez nous mais pas de l’autre côté de la mer ne ferait que déplacer les émissions de polluants, mais aussi les flux économiques dont ils découlent.