Jean-Claude Gaudin, président de la métropole, vient d’annoncer officiellement la fin de la grève des éboueurs qui durait depuis 10 jours dans une partie des arrondissements marseillais et la reprise normale de la collecte quotidienne.
Les arrondissements concernés par la grève : les 1er, 4e, 5e, 6e, 7e et 13e. Seules 15 bennes sur 180 ne sortaient pas de leur dépôt pour faire la collecte des déchets, ce qui représente 400 tonnes non collectées sur un total de 7400 tonnes pour une semaine de collecte.
Jean Claude Gaudin expliquait depuis 10 jours qu’il se disait prêt à négocier, mais à la seule condition que les grévistes cessent la grève. Il se dit en revanche « absolument contre le retour du fini parti« .
Jean-Claude a réagi dans un communiqué ce midi « Je suis satisfait que la sagesse et la raison l’aient emporté. Je mesure l’impatience des agents face aux interrogations soulevées par la construction métropolitaine. Nous examinerons ces questions dans le cadre des instances paritaires que nous installons actuellement. Nous pourrons ainsi mener les discussions dans un lieu apaisé et respectueux du cadre légal où les syndicats sont représentés. Je souhaite que ces échanges dans la durée permettent à la Métropole de répondre aux attentes du personnel tout en assurant au quotidien les missions attendues par les habitants de notre territoire. Je remercie les Marseillais pour leur patience et leur civisme au cours des derniers jours. Des moyens supplémentaires seront mis en place pour effacer rapidement les dernières traces qui pourraient subsister en certains points de la ville. »
Comprendre le conflit en quelques lignes
Cette fois, ce n’est pas le syndicat majoritaire FO qui était à l’origine du mouvement, ses adhérents n’y participaient pas, mais une intersyndicale emmenée par le syndicat CGT. Le passage de la responsabilité de la collecte des ordures ménagères à la Métropole Aix-Marseille-Provence a en effet bousculé le traditionnel équilibre syndical.
L’agression, le 17 mars dernier, d’un éboueur durant sa tournée a mis le feu aux poudres. Depuis, un groupe d’agents publics avait exercé son droit de retrait et un mouvement de grève était venu se greffer par dessus avec d’autres revendications.
Les agents de la CGT réclamaient entre autres le retour du fini parti, la fameuse organisation jugée illégale depuis 2014, qui permettait aux éboueurs de rentrer chez eux quand ils estimaient avoir fini leur tournée. Un système souvent vu comme responsable de la saleté récurrente des rues de la ville, car beaucoup d’agents n’effectuaient pas vraiment les 7 heures de travail quotidien prévues au contrat.
La poignée de grévistes bloquait certains quartiers en utilisant des méthodes dénoncées par Monique Cordier, en charge de la propreté à la métropole « Certains agents grévistes ont caché les clés des camions de collecte des agents qui ne voulaient pas faire grève, pour les empêcher de travailler. Comment voulez vous discuter dans ces conditions ? On a l’impression d’avoir affaire à des enfants de maternelles ! » s’était plaint l’élue marseillaise à notre micro.
Les raisons de la grève ?
Les grévistes de la CGT qui concernent environ 15% du personnel global demandent :
– La remise en place du fini parti
– L’annulation des sanctions suite au de retrait des agents, exercé lors de l’agression de l’un de leurs confères ayant entrainé une ITT de 3 jours
– La suppression des emplois précaires et la pérennisation des contrats à durées déterminées en emplois statutaires
– Le travail du dimanche exclusivement en heures supplémentaires
– L’arrêt des pressions abusives de la part de la direction
– La suppression des sanctions suite au surcharges des bennes
– La revalorisation du régime indemnitaire et le maintien en congé en cas d’accident de travail et maladie
– La suppression de la clause d’absentéisme pour les primes
– La création de postes de replis réservés pour les chauffeurs et agents de collecte en cas d’inaptitude
– Le lavage obligatoire des bennes et le suivi de l’état des camions
– Le remise aux normes des locaux de convivialité
Notre reportage vidéo pendant la grève, avec l’interview de Jean Claude Gaudin et Monique Cordier, tous deux en charge de la propreté à la métropole