Christian Estrosi, président (LR) de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a mis en avant lors de la conférence plénière des Assises régionales des transports, jeudi 2 février dernier, sa volonté d’offrir aux habitants des transports « dignes » de leur territoire. Une réorganisation qu’il veut ouverte à la concertation, notamment avec les usagers.
La Région PACA a organisé, jeudi 2 février dernier, la conférence plénière des Assises régionales des transports. Toute la journée, différentes tables rondes sur le thème des transports régionaux se sont succédées pour échanger sur les problématiques actuelles et construire, avec tous les acteurs du territoire, y compris les habitants, un nouveau modèle de transports plus en adéquation avec les besoins réels de la population.
« Ma volonté est d’instaurer un dialogue apaisé avec les usagers. Sans participation des usagers et acteurs concernés, c’est l’immobilisme et la sclérose assurés. Au fond, c’est accepter que perdure la situation dans laquelle les transports régionaux se sont peu à peu englués depuis des décennies », a-t-il mis en avant lors de la conférence plénière.
Permettre aux habitants de pouvoir s’exprimer
Pour permettre aux habitants de s’exprimer, la région PACA a d’abord lancé une enquête sur les transports et la mobilité sur le territoire provençal conjointement avec le CSA. Entre le 29 et le 31 octobre 2016, 1 010 habitants de la région ont ainsi été sondés par téléphone. Il en est ressorti que 93% d’entre eux, dont 90% d’usagers des TER, approuvent la décision de la région PACA de « remettre à plat » le réseau de transport régional en redonnant la parole aux habitants et usagers, pour repenser et réorganiser les horaires, les fréquences, le parcours des lignes de TER et des cars.
Dans cette optique, la région vient notamment de lancer une application mobile destinée aux usagers des TER pour leur permettre de signaler les dysfonctionnements de services qu’ils constatent comme le manque de propreté, les retards ou annulations de train. « Grâce à cette application, [les habitants] ne seront plus démunis face à l’insupportable mutisme de la SNCF », a ajouté Christian Estrosi.
Vers une ouverture à la concurrence des trains régionaux ?
Depuis le 5 octobre 2016, Christian Estrosi a rompu les négociations avec la SNCF en raison d’un niveau de services assuré par l’entreprise ferroviaire qu’il ne jugeait pas en adéquation avec le coût payé par la région PACA. Concrètement, aujourd’hui, c’est la région qui fixe le montant qu’elle doit à la SNCF en prenant en compte par exemple les annulations de train ou les jours de grève. Une rémunération à la performance en quelque sorte, qui a permis à l’institution de réaliser 44 millions d’euros d’économies sur les 360 millions d’euros habituellement versés à la SNCF.
Si le président de la région PACA affiche sa volonté d’ouvrir les services de transport ferroviaire à la concurrence, souhaitant même faire du territoire une région pilote dans l’expérimentation de l’ouverture à la concurrence, il semblerait que les usagers provençaux y soient également favorables. D’après l’enquête sur les transports et la mobilité en région PACA, il ressort en effet que 66% des sondés sont favorables à une mise en concurrence de la SNCF sur le territoire.
« Certains s’opposent à l’ouverture à la concurrence par « imposture » idéologique. Ce qui tue notre pays est que, dès qu’on veut s’engager dans une réforme, des gens bloquent et on recule. Ce n’est pas ma vision de la gouvernance. Je ne reculerai pas car je sais que j’ai le soutien de la population majoritaire », a précisé Christian Estrosi.
Pour autant, le président s’est dit ouvert à une reprise des négociations avec la SNCF sous certaines conditions, comme le dédommagement complet de tous les usagers pour les annulations et les retards ou encore le renforcement de la sécurité dans les trains.
Par Agathe Perrier
Avec le T.E.R. , c’est pas possible , Toujours En Retard……ou presque!!!!!