Face à une situation mondiale qui se dégrade et à une présence de plus en plus forte des déchets plastiques dans nos océans, de nombreux projets voient le jour ces dernières années. Le dernier en date, et non des moindres : la construction d’un catamaran de 60 mètres, capable d’aspirer jusqu’à 300 m3 de déchets plastiques en un mois. Nous avons interviewé son fondateur, qui fait de Marseille sa priorité pour nettoyer la Méditerranée.
Le bateau a été imaginé par le navigateur Yvan Bourgnon de l’association Sea Cleaners, et se nomme le Manta. C’est un géant des mers qui pourrait bientôt voir le jour grâce à une opération de crowdfunding réussie sur la plateforme KissKissBankBank reposant entre autre sur ce slogan très fort : en 2050, il y aura autant de plastiques dans les océans que de poissons !
En effet, 8 millions de tonnes de plastique sont déversés chaque année dans les océans, principalement par les populations littorales du monde entier, qui représentent 95% des rejets. Il est évident qu’il faut agir en amont : réduire et contrôler en totalité les déchets plastiques produits par notre consommation quotidienne et utiliser des matières alternatives.
Comment ? En faisant de la prévention dans les villes littorales, comme le font bien les assos marseillaises : Surfrider, Recyclop, 1 déchet par jour, et bien d’autres… Mais aussi en allant trouver des solutions de collecte des déchets en mer, à proximité des côtes, avant que les déchets plastiques ne soient réduits en miette et finissent au fond des océans ou des estomacs des animaux marins, comme avec la poubelle qui aspire les déchets dans les ports et le Manta.
Le Manta en détails
L’idée est venue à Yvan à l’occasion d’un tour du monde en bateau « J’ai réalisé un premier tour du monde en famille avec mes parents entre 1979 et 1982, à l’époque la mer était superbe et très propre. 35 ans après ,je refais le même tour du monde avec un cata de sport à ras de l’eau et là je constate une pollution catastrophique notamment en Asie du Sud Est. De là, je me dis il n’y a plus de temps à perdre, il faut agir ! »
Le Manta, son projet qui est en passe d’être financé, possède, pour réussir le pari d’avaler un maximum de déchets, des dimensions énormes : 60 mètres de long, 49 mètres de large. Il sera équipé d’un collecteur de déchets plastiques inspiré des fanons de la baleine. D’une largeur de 72 mètres une fois déployé, le collecteur agira comme un véritable filtre-nettoyeur, comme le font les raies manta dans les courants océaniques.
« Le premier Manta pourrait être opérationnel dès 2022, mais si les investisseurs sont nombreux on pourrait en fabriquer plusieurs par an » nous explique le navigateur.
Un Manta basé directement à Marseille dans quelques mois ?
A la question, est ce qu’on aura droit à un modèle de ce gigantesque catamaran à Marseille en avant première, Yvan nous explique que « L’idée serait de baser un Manta à Brest et un autre à Marseille » pour faire de la Méditerranée l’une des ses priorités. « Ce bateau ratisserait le bord des côtes méditerranéennes françaises 300 jours par an, et le résultat serait visible assez rapidement. »
Mais pas d’inquiétude, il n’est pas prévu d’aspirer aussi les jolies poissons de la Méditerranée. Le Manta sera équipé d’un système inédit d’émissions sonores sous marine, qui éloignera les poissons et les cétacés de sa trajectoire.
D’une autonomie de près de deux mois, ses cuves pourront accueillir jusqu’à 300 m3 de plastiques, triés et compressés, en vue de son recyclage ou sa revalorisation à terre. Enfin, le Manta aura son propre système de propulsion à faible emprunte carbone : double gréement classique, kite wings et motorisation hybride.
Prochaine étape, séduire les grands décideurs à la Cop22, la semaine prochaine à Marrakech.
Découvrez le projet en vidéo
Découvrez son passage au JT de 13h sur France 2 où il explique très bien le projet
Je suis en train de passer mes diplomes de matelot et j aimerai travailler sur le manta en sortant de l ecole s.lemagner