Après plusieurs mois d’attente, les deux candidats pour remplacer Jacques Pfister à la présidence de la Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille Provence (CCIMP) sont désormais connus. Il s’agit de Jean-Luc Chauvin, candidat pour le collectif 13 engagés et Stéphane Soto, pour le collectif Energie PME. Retrouvez dans cet article, l’interview de Stéphane Soto.
Cette année, les élections consulaires se déroulent du 20 octobre au 2 novembre 2016. Retrouvez comment voter et l’interview de Jean-Luc Chauvin ci-dessous.
Made in Marseille – Bonjour Stéphane Soto. Vous êtes très impliqué depuis plusieurs années dans le développement des entreprises du territoire, notamment via le numérique mais aussi avec votre entreprise. Qu’est ce qui a motivé votre candidature et depuis combien de temps vous y pensez ?
Stéphane Soto – Le sujet CCI m’intéresse depuis plusieurs mois. Ma candidature est beaucoup plus récente. Ce qui m’intéresse c’est la possibilité d’utiliser la CCI Marseille Provence pour redynamiser l’économie locale qui en a bien besoin. J’ai l’occasion de le dire régulièrement, on ne vit pas très bien actuellement sur notre territoire, et une société qui va mal, c’est une économie qui se porte mal. Je pense notamment aux commerces, car moi même je suis commerçant et je connais bien les problématiques que rencontrent les petites entreprises. Le paradoxe, c’est qu’on a de formidables opportunités comme la métropole qui vient de se créer, mais aussi la 3e révolution industrielle qui se dessine avec le numérique. Et, je me base dans cette candidature sur mon expérience dans la French Tech qui a permis de faire converger l’ensemble des acteurs du numérique vers un objectif commun. On a montré que lorsque l’on travaille ensemble, même avec peu de moyens, on arrive à réussir de très belles choses. Et la réussite de la French Tech, on l’observe sur le terrain, en termes de création d’emplois et d’entreprises, mais aussi dans la reconnaissance de notre territoire à l’international pour la filière numérique. Et moi, je dis que ce modèle là, on peut le dupliquer sur l’ensemble de l’économie.
Qu’est ce qui vous différencie dans le fond avec la liste 13 engagés ? Dans les déclarations faites dans la presse ces dernières semaines, 13 engagés et Energie PME se mobilisent autant pour les TPE et PME, alors pourquoi une liste différente ?
Je ne doute pas un instant que nous nourrissions les mêmes ambitions et que nous ayons la même volonté pour le territoire d’en faire émerger le meilleur, et heureusement. Nous ne sommes pas là pour faire de la politique, mais pour se comporter de manière honnête, responsable et digne vis à vis de la population qui est en forte attente.
Ce qui diffère, c’est notre vision et notre façon d’y parvenir. Et puis, quoi qu’on en dise, cette élection à plusieurs listes crée une émulation dans le débat. Tant qu’on n’est pas challengé, on n’a pas de raison de se sortir les tripes, de se dépasser… Cela nous oblige à aller sur le terrain, afin d’expliquer à toutes les entreprises que la CCI est là pour les aider à créer, à se développer, à gérer les situations difficiles, à se former, etc.
Sincèrement, je trouve qu’avoir plusieurs listes n’a que des vertus, tant que l’on reste dans la dignité.
Quelles seront vos actions prioritaires pour votre mandat ?
Monter un observatoire du commerce local, être en lien constant avec les entrepreneurs. Je crois beaucoup dans une CCI redéployée sur le territoire Marseille Provence. La CCI doit également être une garantie bancaire auprès des entrepreneurs, qui sont dans la difficulté, et qui s’engagent à suivre un plan en accord avec la CCI, qui leur permettra de redynamiser leur entreprise. Je voudrais également mettre en place des comités stratégiques très réguliers, trimestriels, dans chacune des filières, pour avoir un suivi précis des difficultés et des besoins, mais aussi des opportunités de développement. Je veux une CCI qui soit le plus vite possible réimplantée sur l’ensemble du territoire, avec des agents qui assurent des permanences dans la plupart des communes, pour que les entrepreneurs puissent aller à leur rencontre quand ils en ont besoin. Je vois des Maires très souvent, ils sont en demande. Je vois aussi tous les jours, des commerçants qui sont dans le besoin et qui n’osent pas demander.
Que pensez-vous de l’idée de créer une Zone Franche Urbaine en centre ville, proposée par l’UPE13 et portée par la liste adverse ?
Evidemment que je soutiens cette proposition, car la fiscalité est un sujet très important, mais si c’était suffisant ça se saurait, et plus personne n’aurait de difficulté. Aujourd’hui, la plus grande nécessite, c’est de dynamiser le tourisme et l’attractivité du centre-ville.
Est-ce que vous ne pensez pas que le problème vient aussi de la qualité des espaces publics ?
Non, je ne pense pas que ce soit là le plus grand problème. Allez à Londres par exemple, à Camden Town, un quartier dans son jus, qui n’a mis en oeuvre que très peu de financements publics. Ce quartier marche parce qu’il y a de l’animation constante, qui ramène du monde, qui le fixe. Et ça, je pense que c’est la bonne solution.
Donc, l’initiative de la Grande Braderie du centre-ville de Marseille qui a lieu le mois dernier, c’est quelque chose qui pourrait être reconduit plus régulièrement ?
Oui, allez à Montréal, à Londres, à Milan… Tous les weekends, il y a des quartiers qui sont déclarés piétons, les commerces s’ouvrent sur la rue, il y a du monde, des animations, de la musique. C’est le B.a.-ba. C’est de ça dont je parle. Aujourd’hui, l’Etat providence est terminé. Il nous faut être malin. Il faut que les collectivités aident les associations de commerçants, relayés par les CCI, qui prennent le lead avec des managers de proximité pour monter des opérations comme celle là et fédérer les commerçants, partout sur le territoire, pas qu’à Marseille.