Gagner de l’argent, sans polluer ni exploiter la terre grâce à la permaculture, semblerait désormais possible et surtout rentable… Une bonne nouvelle mise en avant par l’Institut national de la recherche agronomique (l’Inra), et qui devrait faire des petits…
Considérée comme un concept farfelu sans grand intérêt par les professionnels de l’agriculture, la permaculture semble être en passe de renverser la vapeur. En effet, les chercheurs de l’Inra ont mis en place pendant 4 ans, une sorte de « test de viabilité économique » sur une petite parcelle agricole en Normandie, dans la ferme du Bec Hellouin.
L’objectif ? Voir si cette forme d’agriculture, en harmonie avec l’environnement peut être rentable et se déployer ailleurs sur le territoire français.
C’est quoi la permaculture ?
Ce concept d’agriculture très en vogue dans le milieu des altermondialistes reste encore méconnu du grand public. Il s’agit en effet de produire bio tout en respectant le paysage, les écosystèmes en évitant au maximum le recours aux machines et aux engrais et autres produits chimiques. Une technique beaucoup plus adaptée aux petites surfaces agricoles qui fait peur aux géants de l’industrie agro-alimentaire.
En fait, la permaculture intègre l’agroécologie, la construction écologique et les énergies renouvelables, avec une vision assez souple qui lui permet de s’adapter à chaque terroir, car il évident que les besoins sont très différents selon que l’on se trouve en Normandie ou en Provence. C’est en quelques sortes donc un retour au source, à l’agriculture des générations anciennes qui produisaient beaucoup et de façon rentable sans recourir à des techniques qui nuisent à l’environnement. Par exemple, la permaculture utilise les vers de terre qui s’occupent de labourer le sol à la place de l’agriculteur. Mais aussi, des plantes riches en azote comme le trèfle, les fèves, les haricots pour fertiliser le sol à la place d’un engrais.
Ces techniques tellement évidentes permettent de produire des fruits et légumes de qualité mais également de rendre le sol plus sain en n’ayant pas recours aux produits chimiques.
A Marseille, le collectif Terre de Mars, installé dans les quartiers nord s’est lancé le défi de revenir à une agriculture respectueuse de l’environnement, et ça marche. Retrouvez notre reportage en images ici
Quatre ans de test avec un résultat très positif
Pendant quatre ans, entre 2011 et 2015, les scientifiques ont étudié une petite parcelle de 1 000 m2 composée de serres, d’un verger et d’un jardin. La conclusion de ce test explique que l’agriculteur qui travaille sur une parcelle de cette taille, ce qui est largement gérable pour une personne même sans motorisation, peut générer entre 900 et 1600 euros net par mois, en travaillant 43 heures par semaine, et en prenant en compte aussi les taches administratives et commerciales qui représentent 1/3 du travail d’un agriculteur en circuit court.
La permaculture se montre donc très rentable et c’est une excellente nouvelle. D’autant plus qu’elle favorise la vente en circuits courts, elle crée donc des emplois sur place et du lien social entre acheteurs et vendeurs, bien loin de la frénésie des hypermarchés. Elle permet aussi aux agriculteurs d’augmenter leur marge sur chaque fruit ou légume vendu en limitant les intermédiaires.
Le résumé en vidéo
Ferme de Bec Hellouin
Etude économique d’une parcelle type de 1000 m2 au sein de la ferme de BEC HELLOUIN (2011-2015). Contact chercheur : François Léger, UMR SAD-APT Inra AgroParisTech.
Bonjour, merci pour l’article. Si je fais un rapide calcul, le SMIC est de 1400€ pour 43h / semaine. Est-ce qu’on peut conclure que c’est « très rentable » dans ces conditions ? Viable peut-être … ?