À la suite du départ annoncé des Galeries Lafayette du Centre Bourse, la Région Sud et la Chambre de commerce métropolitaine demandent à l’État de flécher 100 millions d’euros du plan Marseille en Grand pour « sauver » le centre-ville.
La Chambre de commerce et d’industrie Aix-Marseille-Provence (CCIAMP) et la Région Sud demandent à l’État « une enveloppe de 100 millions d’euros consacrée au maintien des Galeries Lafayette, à la requalification, la sécurisation et l’aménagement du centre-ville » dans une missive envoyée le 3 mars au Premier ministre, François Bayrou.
Dès le lendemain, les deux présidents respectifs, Jean-Luc Chauvin et Renaud Muselier (Ren.), ont convié la presse pour annoncer vouloir mettre en place une stratégie d’urgence afin d’éviter « les impacts en chaînes » à la suite du départ annoncé des Galeries Lafayette du Centre Bourse, à commencer par la Fnac.
Ces derniers réclament ainsi à l’État de piocher dans les 5 milliards d’euros de Marseille en Grand pour aider le centre-ville. Et ce, quand bien même le plan élyséen ne compte pas d’enveloppe globale dans laquelle on pourrait se servir, mais des financements déjà fléchés par thèmes et projets (écoles, transports…).
Renaud Muselier rappelle que « seuls 1,3% des crédits ont été consommés fin 2023 », se référant au rapport de la Cours des comptes (CRC) publié en octobre dernier. « Ce qui pose la question du ressenti concret de l’effet de ce plan », commente l’élu.
Financement d’une « étude flash » du centre-ville
Pour avoir une vision claire de l’évolution de la dynamique commerciale du centre-ville, la Région Sud annonce également co-financer une « étude flash » menée par la CCIAMP. Ce travail, estimé à 160 000 euros, doit permettre d’identifier les besoins du Centre Bourse pour proposer un plan d’actions de 2025 jusqu’en 2035.
Lors de ses vœux fin janvier, Jean-Luc Chauvin avait déjà annoncé le lancement d’une telle étude. Mais l’élu consulaire proposait d’y installer la Cité judiciaire de Marseille avec son tribunal, promise par l’État, afin d’occuper ces 22 000 m2 bientôt laissés vacants.
Pour autant, Renaud Muselier, se montre dubitatif sur la concrétisation de cette cité judiciaire à Marseille. « On ne sait même plus si elle est là cette cité ». Et assume « qu’il faut agir maintenant ».
Un travail vraiment collectif ?
Jean-Luc Chauvin conserve, de son côté, le même discours habituel sur la force du « jeu collectif » afin d’avoir « un calendrier commun » et « les mêmes objectifs » partagés entre la Région, la Métropole et la Ville de Marseille, dont les élus sont de sensibilité politiques différentes, et gardent, en ligne de mire, les élections municipales de 2026.
Ce point presse a d’ailleurs été organisé sans les élus municipaux alors que la stratégie des commerces du centre-ville est dans son portefeuille de compétence. Fin 2023, la Ville a également voté une feuille de route économique pour préempter les baux commerciaux du centre-ville.
Contactée, l’adjointe aux commerces de Marseille, Rebecca Bernardi (PM) apprenait l’existence de ces annonces lors de notre appel. Elle n’a pas pour l’instant souhaité les commenter.