L’accueil des bateaux de croisières sur le littoral de la Métropole Nice Côte d’Azur est au cœur des débats depuis plusieurs semaines. Et ce depuis que Christian Estrosi a pris un arrêté interdisant les escales des navires de plus de 900 passagers dès cet été.
Fin janvier, un arrêté signé par Christian Estrosi, maire de Nice et président de la Métropole, interdisait les escales des grands bateaux de croisière de plus de 900 passagers dès cet été. Cette décision, saluée par les écologistes, suscite l’inquiétude des professionnels du tourisme et de la mer. Pour apaiser la situation, la Métropole propose une « nouvelle approche équilibrée et éco-responsable », qui sera examinée par le Conseil portuaire le 7 mars prochain.
Une interdiction qui divise
L’arrêté interdisant les escales des grands bateaux de croisière a été perçu comme une victoire historique pour l’écologie par certains, mais a également provoqué une levée de boucliers parmi les professionnels du secteur.
Les opposants à cette mesure, dont Nicolas Plumion, président de l’Union Maritime 06, estiment que des dispositifs comme la charte « croisière durable » existent déjà pour réguler le nombre et le type de navires. Cette charte, signée en octobre 2022 entre l’État et les principaux acteurs de la croisière, vise à promouvoir un tourisme plus respectueux de l’environnement. Les professionnels craignent que l’interdiction ne porte un coup dur à l’économie locale, notamment à Villefranche-sur-Mer, qui pourrait perdre jusqu’à 90% de son activité croisière.
Un impact économique significatif
Les retombées économiques des croisières sont considérables pour la région. Chaque année, une centaine de croisières accostent dans les ports de la métropole, amenant des milliers de touristes qui dépensent dans les bars, restaurants, hôtels et commerces locaux.
Les retombées économiques sont évaluées à 70 euros par passager, ce qui représente une manne financière non négligeable pour les acteurs économiques locaux.
Une proposition « équilibrée » pour l’avenir
Face à ces préoccupations, la Métropole Nice Côte d’Azur a présenté une proposition visant à concilier les enjeux de santé publique, de protection de l’environnement et de soutien à l’économie locale. Cette proposition prévoit, en rade de Villefranche, de limiter à 65 escales les croisières par an, de n’accueillir qu’un bateau par jour et de restreindre le nombre de passagers à 2 500.
Par ailleurs, la Métropole envisage de financer le raccordement électrique du coffre d’amarrage de la Marine nationale, permettant ainsi de réduire les émissions des navires en rade. Quant au bassin Lympia à Nice, aucune unité de croisière de plus de 450 passagers ne sera accueillie.