Jean-Luc Chauvin annonce qu’il souhaite lancer une nouvelle étude pour installer la cité judiciaire de Marseille au Centre Bourse. Une option qu’il juge plus rapide, moins chère et davantage nécessaire pour l’attractivité du centre-ville que la délocalisation à Arenc voulue par l’État.

Le président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCIAMP), Jean-Luc Chauvin, n’en démord pas depuis l’annonce de la délocalisation de l’organe judiciaire à Arenc par le ministère de la Justice : la cité judiciaire doit rester en centre-ville.

La CCIAMP et le bâtonnier de Marseille en ont fait leur cheval de bataille. Les équipes respectives ont ainsi mené de leur côté une étude d’impact « obligatoire pour les projets de plus de 100 millions d’euros », rappelle l’élu consulaire, pointant une perte de 18,3 millions d’euros de chiffre d’affaires et « la mort de 300 commerces à moins de 10 minutes à pied du palais de justice ».

Lors de ses traditionnels vœux à la presse, le président s’est réjoui d’annoncer que l’étude complémentaire rendue par l’Agam et l’Insee, à la demande de l’ancien préfet de région Christophe Mirmand, valide ses conclusions.

« Le sujet maintenant, c’est : où on l’installe ? », lance Jean-Luc Chauvin. Il revient, l’air grave, sur l’annonce récente du départ en 2025 des Galeries Lafayette du Centre Bourse qui laissera un espace béant de 22 000 m2 sur les 48 000 m2 du centre commercial. Et d’embrayer : « Pourquoi ne pas y installer la cité judiciaire ? ».

Jean-Luc chauvin, Et si la cité judiciaire de Marseille déménageait finalement dans le Centre Bourse ?, Made in Marseille
Jean-Luc Chauvin, président de la Chambre de commerce et d’industrie Aix-Marseille-Provence.

Coût, rapidité et attractivité…

L’élu avance ainsi un argumentaire bien rodé pour réaliser ce « grand projet de réaménagement ». D’abord, celui de la rapidité du chantier. Selon lui, il n’est pas utile de raser le bâtiment car « on sait rénover (…) recloisonner et faire des patios ». Ce chantier prendrait donc beaucoup moins de temps qu’une construction neuve sur Euroméditerranée.

L’État a estimé que 40 000 m2 étaient nécessaires pour construire cette nouvelle grande cité judiciaire. Le Centre Bourse en offre lui 48 000. Et il est déjà doté d’un parking souterrain. D’autant que le départ des Galeries Lafayette pourrait en plus en entraîner d’autres. Et que certaines enseignes présentes dans le « centre pourraient retrouver une place ailleurs dans le centre-ville » souligne le président de la CCIAMP.

Jean-Luc Chauvin estime également que le coût de ce projet « pourrait être divisé par deux, voire trois ». Alors que celui envisagé à Arenc « est sous-estimé » à 350 millions d’euros, et en vaudrait « plutôt 500 », estime -t-il.

Troisième argument sur la table : « ce projet permettrait de recoudre les deux côtés de la Canebière » en mixant les publics tout en sauvant les commerces du centre-ville. L’arrivée du groupe média détenu par la CMA CGM au Grand Central, situé juste en face du Centre Bourse, et la rénovation antérieure de la Poste Colbert est une « chance » pour tenter de reconquérir le centre-ville.

Jean-Luc chauvin, Et si la cité judiciaire de Marseille déménageait finalement dans le Centre Bourse ?, Made in Marseille
Le centre Bourse de Marseille, derrière le Vieux-Port.

Un groupe avec la Ville, Métropole et la Région

La CCIAMP va rassembler la Ville de Marseille, la Métropole Aix-Marseille-Provence et la Région Sud dans un groupe de travail afin de concrétiser cette idée. Une étude doit être lancée très prochainement. Se réunir permettra d’être « force de proposition devant l’État », observe également Jean-Luc Chauvin.

Que l’État valide ou non cette hypothèse, les collectivités devront réfléchir à plusieurs scénarii sur le Centre Bourse afin d’éviter qu’il ne devienne « la plus grande friche commerciale de France en centre-ville ».

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