La Métropole veut armer sa brigade de sécurité, le GAP, qui patrouille dans les transports en commun. Il faudra en passer par une loi, pour assermenter les agents marseillais, comme leurs homologues parisiens.
Ironie ce jeudi 17 janvier avec une conférence de presse de la RTM retardée par le métro à l’arrêt. Mais la cause de l’incident, un acte de vandalisme, permettait d’introduire le sujet du jour : la sécurité dans les transports en commun de Marseille. Depuis 2018, « les faits de délinquance et d’insécurité dans les transports ont baissé de 20% à Marseille », avance la Métropole, en charge de la mobilité.
De quoi réjouir sa présidente, Martine Vassal, qui a fait de cette thématique un mantra. « Sans sécurité pas de sérénité. Ni pour les agents, ni pour les usagers », clame-t-elle. Elle y voit également un des divers facteurs d’attractivité pour les transports en commun, dont la fréquentation aurait « augmenté de 10% ».
La présidente de la Métropole décerne en grande partie le mérite de cette baisse de l’insécurité au Groupe d’Assistance et de Protection (GAP), qui monte en puissance et est intervenu « 6700 fois sur le réseau » en 2024.
Anciens policiers, militaires, gendarmes ou pompiers… une quarantaine d’agents composaient cette brigade à son lancement en 2022. Ils sont le double aujourd’hui. Et « le Gap atteindra un effectif de 99 en 2025 », précise le directeur de la RTM, Hervé Beccaria.
Changer la loi pour armer les agents
Ce groupe spécial de la RTM sillonne les lignes de bus, métro et tramways. « Notre premier impact, c’est la sérénité de notre présence. Elle rassure les usagers et dissuade les violences, les vols ou le harcèlement », raconte un ancien agent de police devenu membre du GAP. « On voit les gens s’apaiser quand on monte à bord ».
Mais la brigade intervient aussi en cas de violence, de vols ou de délinquance, et ses capacités d’actions sont alors très limitées. « Nous sommes des agents de la régie, pas des policiers, rappelle-t-il. On ne peut intervenir physiquement que lorsqu’on constate une infraction grave punie d’emprisonnement. Sinon, on essaie comme on peut de retenir le délinquant en attendant la police ».
Contrairement aux agents de la Régie des transports parisiens (RATP) qui bénéficient d’un statut légal particulier. Ni policiers, ni sécurité privée, ils sont assermentés et autorisés à porter des armes, menottes, bâton de défense télescopique, et caméra-piéton.
Martine Vassal espère obtenir un statut légal et un équipement équivalent pour les agents de la RTM. « Il faut un cavalier législatif pour permettre cela ». Une nouvelle loi ? Il se trouve justement que le nouveau ministre en charge des Transports, Philippe Tabarot, issu de notre région, en prévoit une concernant la sécurité des transports.
Des armes « non létales, comme des tasers, bombes lacrymogènes…»
La présidente de la Métropole mise dessus et espère pouvoir armer ses agents de sûreté cette année. Elle vise toutefois des armes « non létales, comme des tasers, bombes lacrymogènes, matraques télescopiques… Ainsi que des caméras portatives, très dissuasives », estime-telle.
« Et des menottes », quémandent les agents du GAP, dont la principale frustration semble l’impossibilité de maintenir des délinquants en attendant la police. À voir ce que la législation autorisera.
Quoiqu’il en soit, la Métropole entend faire monter en puissance cette brigade de sûreté interne. En plus des recrutements en cours, la Régie des transports créera un service dédié cette année.