Vidéo | Ce musée méconnu dévoile le patrimoine naval marseillais

Au cœur du Grand port maritime de Marseille, une exposition permanente, créée par d’anciens travailleurs de la réparation navale, préserve des centaines d’archives et d’objets liés au patrimoine maritime régional.

Près de l’entrée de la porte 3 du port autonome, un lieu discret préserve et diffuse la mémoire d’une industrie qui a façonné Marseille durant des décennies. Le Musée de la réparation navale abrite plus de 500 pièces d’archives, objets et photographies en lien avec le patrimoine maritime local.

« En 1977, le second choc pétrolier a fortement impacté ce secteur qui employait près de 35 000 personnes dans la région, sur les chantiers navals de La Ciotat ou de Port-de-Bouc. Marseille, avec ses 10 000 salariés, réalisait alors 65 % du chiffre d’affaires national dans ce domaine », explique Bruno Terrin, descendant du groupe familial éponyme.

« À la suite de ce drame économique et social, des compagnons marseillais décident de lancer en 1982 l’Association culturelle de la réparation navale et de créer ce musée », reprend le passionné. Rebaptisée La Navale en 2019, l’association compte aujourd’hui une centaine de membres.

Une immersion dans l’histoire maritime

Pour se plonger dans cette exposition, unique en son genre à Marseille, il faut prendre rendez-vous le mardi après-midi entre 14h et 17h. L’entrée, fixée à 5 euros, comprend une visite guidée riche en anecdotes et souvenirs, accompagnée par l’un des bénévoles. Un lieu incontournable pour les amateurs d’histoire et les amoureux de la mer.

Le musée s’étend sur 400 m², répartis en trois salles thématiques. La première présente les outils et techniques de la réparation navale à travers les âges, du calfatage des coques en bois à la soudure des carènes métalliques. Une autre, consacrée aux maquettes animées, permet aux visiteurs de découvrir des opérations comme la «  jumboïsation », un procédé spectaculaire pour rallonger les navires.

Parmi les pièces phares, on trouve un moteur à vapeur de 1932, toujours fonctionnel. Cette « Joconde » équipait le ponton-grue La Samsonne, qui a servi à soulever les blocs de béton destinés à la construction de la digue du Large.

Un centre d’interprétation en projet

Si l’exposition a accueilli plus d’un millier de visiteurs l’an passé, les membres de La Navale souhaiteraient la déménager dans un emplacement plus adapté afin de mettre davantage en valeur ses collections.

Ils travaillent depuis plusieurs années à la création d’un « centre d’interprétation et parcours immersif dédié aux métiers de la mer », glisse Bruno Terrin. Un lieu d’accueil pour ce projet, nommé Immersium, est déjà pressenti sur le site du Grand port maritime. Affaire à suivre.