Le terminal des croisières de Marseille va être équipé de deux prises électriques fin 2025 pour couper le moteur des navires afin de réduire les fumées. La Région Sud a voté une subvention de 3,8 millions d’euros pour une troisième prise en 2027.
En 2019, la Région Sud a lancé son plan « Escale Zéro Fumée » pour réduire la pollution des bateaux de croisières amarrés à quai à Marseille. Avec ce plan de plusieurs millions d’euros, le Grand port maritime de Marseille-Fos (GPMM) raccorde progressivement ses quais à l’électricité.
Objectif : que les navires coupent leurs moteurs en escale, et réduisent les rejets de leurs cheminées qui polluent l’air des habitants.
Les quais des ferries vers la Corse et vers le Maghreb ont été les premiers électrifiés entre 2019 et 2023. C’est maintenant au tour du terminal des Croisières, plus au Nord de la ville, de passer à l’électrique. Un enjeu important pour ces mastodontes des mers, plus gourmands en électricité.
Fin 2025, deux prises devraient être opérationnelles sur le terminal Croisières MPCT (môle Léon Gourret). Les navires géants pourront aussi se brancher sur une troisième prise, simultanément, à partir de 2027.
« 60 à 70% d’escales branchées en 2026 »
Ce 25 octobre, le Conseil régional a voté une subvention de 3,8 millions d’euros pour participer au financement de ce troisième branchement. Il est essentiel à terme pour répondre à l’activité des croisières durant la période estivale.
Avec ce plan anti-pollution, la Région Sud avait déjà contribué à hauteur de 5 millions d’euros pour les deux premières prises. « Ces travaux permettront de connecter 45% des escales croisières en 2025 », affirme la Région Sud dans sa délibération.
Jean-François Suhas, le président du Club des Croisières, estime plutôt que ce chiffre sera réaliste en 2026. « On aura un potentiel de 60 à 70% d’escales branchées en 2026, mais en 2025 ça sera certainement plutôt entre 10 et 30%, affirme le pilote. Il faut le temps que tout soit opérationnel du côté du port mais aussi que les compagnies équipent leur flotte ».
En effet, elles doivent aussi adapter leurs navires pour qu’ils puissent se brancher. Jean-François Suhas prend donc des pincettes sur le calendrier. Le pilote note l’exemple des ports de Sète et de Toulon « qui ont les installations » mais où « les navires ne se connectent pas encore ».
Des résultats sur le taux de particules fines
Toutefois, la règlementation obligera les compagnies à s’équiper avant 2030 si elles veulent traverser l’Europe. « Il faut noter quand même le rôle bénéfique de la Région qui met la pression sur le port et sur les armateurs pour faire avancer ce dossier », insiste le marin.
Depuis 2020, la Région note une baisse de 35% de la concentration de particules fines soufrées dans l’air. Et la division par 7 des émissions de dioxyde de soufre.
L’agence de surveillance de la qualité de l’air, Atmosud, avait aussi noté des améliorations et intensifié ses analyses concernant les émissions du secteur maritime.