Espace de culture, d’art, de danse, de sport, de détente, la Friche de la Belle de Mai est un lieu multifonctions. De nouveaux aménagements tels qu’une place publique et des logements sociaux vont y être installés et arriveront même dès cet été pour certains.
Après l’ouverture d’une crèche, d’une école de formation dédiée aux arts de la scène, d’un playground et d’autres lieux de vie qui attirent aussi bien les jeunes que les moins jeunes, la Friche de la Belle de Mai n’en a pas fini avec les chantiers. À l’été 2016, c’est une place publique avec aire de pique-nique, barbecue ou encore pétanque qui a été mise à la disposition de ses visiteurs. Et si tout se passe bien, d’ici 2018, des logements sociaux devraient sortir de terre et le lieu accueillir ses premiers résidents permanents.
À découvrir à propos de la Friche
La Place des Quais : un nouvel espace pour se retrouver
Depuis l’été 2016, les visiteurs de l’espace culturel du 3ème arrondissement de Marseille peuvent venir profiter d’une nouvelle place publique de 1 500 m² et de ses aménagements baptisée « Place des Quais ». Cette dernière se tient en face des voies ferrées, à l’endroit même où se trouvaient auparavant des préfabriqués colorés.
« Nous voulons que les habitants de Marseille et de notre quartier pratiquent la Friche de manière spontanée et y trouvent des choses qui peuvent les concerner directement dans la vie de tous les jours. La place s’imposait tout naturellement car il faut un endroit dans un bout de ville où l’on puisse se retrouver », explique Alain Arnaudet, Directeur de la Friche.
Concrètement, ont été installés des bancs, des grandes tables pour organiser des pique-niques, des bains de soleil pour bronzer ou lire… Et le sol est en « stabilisé » afin de pouvoir jouer des parties de pétanque endiablées et même d’autres activités sportives comme du badminton. Des arbres pour ombrager l’espace devraient quant à eux faire leur apparition cet automne.
Un espace dédié aux jeunes pour septembre
Et pour cette année 2016, les travaux à la Friche ne s’arrêtent pas là puisque, pour septembre, un nouvel espace dédié aux jeunes va ouvrir ses portes. Cet « espace jeunesse » sera situé au deuxième étage de la Tour Panorama.
« Ce lieu nous a paru important car la jeunesse est très présente à la Friche et il lui fallait un espace convivial digne de ce nom où les jeunes peuvent venir simplement pour s’installer ou discuter. Ils y trouveront aussi des espaces de pratiques artistiques et culturelles où ils pourront développer leurs projets », met en avant Alain Arnaudet.
Outre une grande surface d’accueil avec fauteuils, canapés, tables et éléments de multimédia, l’espace jeunesse comprendra également des salles mises à la disposition des jeunes en fonction de leur projet. L’une sera par exemple équipée d’un tapis et de miroir pour accueillir les groupes de danse qui sont déjà nombreux à venir se rassembler à la Friche.
Le centre national de création musicale va s’installer
Les travaux en cours dans ces espaces encore inexploités de la Friche concernent la réhabilitation de 3 800 m² de surface, répartie sur trois niveaux et regroupant un ensemble d’ateliers d’artistes, de bureaux, d’espaces de travail, de co-working, de stockages au rez-de-chaussée et d’une salle de pratiques sportives.
Ces nouveaux aménagements vont permettre l’installation, sur 1 300 m², du GMEM centre national de création musicale (avec le GRIM devenu DRIM, Département de recherche d’improvisation musicale) : trois espaces aux performances acoustiques remarquables, dont le Plateau de Création de 250 m² – un bâtiment neuf sur pilotis situé au dessus des jardins de la Seita. Ce projet va également permettre d’accueillir ou de reloger des résidents.
Des logements sociaux et une école publique ?
Selon le directeur de la Friche, après les différentes installations mises en place au fur et à mesure à la Friche comme la crèche, les jardins, le playground ou l’école de formation des acteurs, force est de constater qu’il manque deux choses à l’espace culturel : des logements et une école publique. Ce sont d’ailleurs les deux gros projets du moment d’Alain Arnaudet.
Pour le premier, il est en bonne voie. 26 logements sociaux devront ainsi être construits et habités d’ici la fin de l’année 2018. Avec une particularité non négligeable : les futurs résidents se sont regroupés en collectif d’habitants et sont pleinement intégrés dans le processus décisionnel de l’architecture.
« Avec le collectif, on a bousculé un petit peu les usages tout en restant dans la légalité pour créer un projet de logement participatif. Les habitants peuvent ainsi s’impliquer et vont dessiner par exemple les logements avec l’architecte. Ce collectif a aussi été mis en place pour créer entre les habitants un esprit de groupe et de vivre ensemble qui est essentiel dans ce genre d’habitations et pour créer un voisinage avec la Friche », souligne Alain Arnaudet.
Le directeur de la Friche veut même aller plus loin en amenant encore plus de vie à la Friche avec l’ouverture d’une école primaire publique. Un projet sur lequel il travaille très sérieusement mais qui est encore au stade « d’avant avant-projet » comme il tient à le préciser. « On travaille en ce moment avec des avocats de droit public pour voir ce qu’il serait possible de faire et si on a la possibilité de créer une école publique ici », confie Alain Arnaudet.
L’esprit Le Corbusier à la Friche
Avec ses futurs résidents et peut-être écoliers, la Friche a tout d’un « petit village dans la ville ». Une situation qui n’est pas sans en rappeler une autre à Marseille : la Cité Radieuse de Le Corbusier. D’ailleurs pour Alain Arnaudet, l’esprit de l’architecte se prolonge à la Friche aujourd’hui : « Si l’on fait le tour de tous les espaces qu’il y a à La Friche, avec les espaces de vie, de culture, de création, des gens qui travaillent, d’habitations, de formation, on a là une Cité Radieuse dépliée ».
Avec pour différence que, contrairement à la Cité Radieuse originelle, celle de la Friche est à l’horizontale et non à la verticale. Une particularité imposée par la typologie même de l’espace mais aussi préférée pour faciliter le lien social entre les différents publics de la Friche. La singularité de la Friche de la Belle de Mai est d’ailleurs telle que de grandes villes françaises et européennes viennent s’en inspirer pour tenter de reproduire sur leur territoire un espace culturel aussi réussi.
Par Agathe Perrier