L’État et la Métropole Aix-Marseille-Provence doivent bientôt signer les conventions pour le financement du tramway du 4-Septembre et le pôle d’échanges de Frais-Vallon dans le cadre du plan Marseille en grand.
Mais où en sont les projets de Marseille en grand ? Alors que ce plan sans réelle contractualisation est principalement incarné par Emmanuel Macron, dans la tourmente politique, et que le gouvernement veut répondre à la dette en baissant les dépenses territoriales, certains s’inquiètent de le voir mis au second plan.
Sur la question des transports par exemple. Le groupement d’intérêt public (GIP) devait se réunir tous les trois mois, avait promis la ministre chargée du plan Marseille en grand, Sabrina Agresti-Roubache. Mais elle est aujourd’hui démissionnaire, et la dernière réunion remonte à 6 mois.
« Le prochain se tiendra très bientôt. Entre fin septembre et début octobre », assure le préfet des Bouches-du-Rhône, Christophe Mirmand. Dans une grande interview, le préfet s’est voulu rassurant sur la poursuite du plan.
Deux nouvelles signatures « avant la fin de l’année »
L’État a déjà acté sa participation financière dans 7 des 15 projets de mobilité de Marseille en grand. « Deux conventions supplémentaires peuvent être signées », annonce le préfet. « Pour le tramway du 4-Septembre et pour le pôle d’échange multimodal de Frais-Vallon ».
La sous-préfète dédiée au plan, Virginie Averous, précise que « les conventions sont prêtes. Elles devraient être signées dans les prochaines semaines » avec la Métropole Aix-Marseille-Provence, chargée de réaliser ces projets. Une signature lors du prochain GIP ? « C’est possible. Au plus tard avant la fin de l’année », estime-t-elle.
Quid des oppositions au tram du 4-Septembre ?
Ces conventions engagent l’État et les collectivités sur le financement et la mise en route des projets, « lorsqu’ils sont mûrs », note le préfet. Mais pour débloquer les fonds, l’Agence de financement des infrastructures de transport (Afit) attend des projets « au stade de la déclaration d’utilité publique (DUP) », rappelle-t-il.
Il faudra notamment en passer par une véritable enquête publique autour du tramway du 4-Septembre, prévu pour rouler d’ici 2028. Or, ce dernier ne fait pas l’unanimité. La municipalité déplorait un projet de mobilité pour le Sud de la ville quand le plan est censé prioriser le désenclavement des quartiers Nord.
Les comités d’intérêt de quartier (CIQ) concernés s’opposent également au rail qui doit relier la Préfecture aux Catalans. Ils craignent un impact important pour la circulation automobile et le stationnement. Ils lui préfèrent des trolley-bus.
Les travaux doivent débuter « en 2025 »
Concernant les questionnements de la Ville, le préfet rappelle que l’État n’est pas dans une logique de « sur financement » pour le tramway du 4-Septembre. Contrairement aux projets de transports vers le Nord. Ces derniers captent pour l’instant 200 millions d’euros sur la première enveloppe de 256 millions de subventions du gouvernement (244 millions supplémentaires doivent suivre).
Ainsi, l’Afit doit financer « 5 millions d’euros pour le tramway du 4-Septembre », indique Virginie Averous, sur les 75 millions prévus pour le projet global. Soit moins de 7% du coût.
À l’inverse, pour le pôle d’échanges multimodal de Frais-Vallon, dans le Nord de la ville, l’État doit prendre en charge près de 50% des 20 millions d’euros prévus pour le projet. Soit « 9 millions d’euros », précise la sous-préfète. La Métropole table sur une une livraison de cette nouvelle station en 2027.
Virginie Averous ajoute, confiante, que les travaux doivent débuter « en 2025 » pour ces deux projets. Concernant le tramway du 4-Septembre, il faudra toutefois voir si les oppositions persistent au point d’aboutir à un avis défavorable de l’enquête publique. Les prochains mois devraient répondre à cette question.