Le Département poursuit ses efforts contre le harcèlement scolaire. Exemple au collège Jean-Malrieu (5e), où les institutions, les parents et les élèves travaillent ensemble pour éradiquer ce fléau qui touche plus d’un enfant par classe.

Le marathon se poursuit dans les établissements scolaires des Bouches-du-Rhône. Après avoir distribué les tenues uniques au collège Château Forbin (11e) lundi dernier, puis présenté le plan de solarisation des toitures de 39 collèges à Sylvain-Menu (9e), Martine Vassal était présente ce mardi 10 septembre au collège Jean-Malrieu (5e), récompensé avec le prix académique « Non au harcèlement ».

La présidente du Département a rencontré une classe de 5e, à l’occasion de son cours hebdomadaire de musique. Les élèves ont pu interpréter la chanson Fragile de Soprano, accompagnés au piano par leur professeure. Une prestation saisissante qu’ils avaient répétée l’année dernière dans le cadre de leur projet pour la lutte contre le harcèlement. Cette année, ils vont aller encore plus loin et écrire une chanson sur le vivre ensemble qu’ils chanteront à la chorale du collège.

Le harcèlement, un fléau à l’heure des réseaux sociaux

En France, plus d’un un élève par classe serait victime de harcèlement scolaire régulier. Ces jeunes subissent une violence verbale, physique ou psychologique démultipliée ces dernières années par l’arrivée des réseaux sociaux, avec parfois des conséquences dramatiques. « À mon époque, on n’avait pas de téléphone ni d’ordinateur, certains subissaient déjà le harcèlement, mais c’est encore plus important pour votre génération » lance Martine Vassal aux élèves de 5e.

« Dans les actions éducatives, on axe souvent sur l’éducation aux médias et l’utilisation des portables. On fait venir, avec le soutien du conseil départemental, l’association Horizon multimédia pour sensibiliser les élèves », précise la proviseure. Son établissement forme un niveau par an. Cette année, ce sont les 5e qui bénéficieront des bons conseils de l’association.

Mais la communauté éducative de Jean-Malrieu va encore plus loin et forme aussi les parents. « On a créé un ‘café des parents’ qui se réunissent autour de formations. Ils ont aussi accès à des événements réguliers et peuvent échanger sur une plateforme dédiée, poursuit la proviseure. Il y a encore quelques années, il y avait un déni des parents quand on leur signalait un fait, mais maintenant ce n’est plus du tout le cas ». Signe que le combat avance.

Une mobilisation de plus en plus importante dans les collèges

« Depuis 2015, 3170 classes, soit environ 86 000 collégiens, ont bénéficié d’actions éducatives dédiées à la lutte contre les discriminations, les violences, le harcèlement », rappelle Martine Vassal. Sa collectivité déploie en effet une série de mesures. De la prévention à destination des jeunes, à la formation des personnels et à l’accompagnement des victimes. En partenariat avec la Région Sud (lire plus bas), le Département a lancé un plan anti-harcèlement basé sur trois piliers : prévention, détection, réaction.

À titre d’exemples, 172 agents techniques des collèges ont été formés depuis le 27 mai 2024 au cours de six premières sessions, qui se poursuivront cette année pour en former de nouveaux. Et plus de 90 médiateurs sont présents dans une cinquantaine de collèges des Bouches-du-Rhône, qui ont été identifiés comme les plus concernés. Ils sont là pour signaler des faits de harcèlement et les faire remonter au proviseur et au CPE.

Ces actions locales sont menées en parallèle du programme de lutte contre le harcèlement à l’École (Phare). L’Éducation nationale a rendu ce dispositif obligatoire dans les écoles élémentaires, les collèges et les lycées publics.

Des élèves ambassadeurs pour « régler les petits problèmes entre eux »

Dans chaque établissement, il y a désormais des élèves ambassadeurs, mais au collège Jean-Malrieu « nous avons rajouté des élèves médiateurs », précise la proviseure. Ils sont 17 dans son collège. Ils se regroupent dans des salles de classe sous l’égide de la CPE ou d’un professeur, « mais ce sont eux qui règlent les petits problèmes entre eux, en plus des situations de harcèlement qui sont traitées par la CPE. Et ça fonctionne, on essaye de traiter toutes les situations, même si ce n’est pas toujours facile ».

Partout sur le territoire, de plus en plus de collèges s’emparent de la thématique. « Dans certains établissements, le personnel a mis en place des arbres à problèmes et des urnes. Pour libérer la parole et pour que les autres voient les problématiques que cela peut créer. Parfois, on a constaté que certains élèves ne se rendent pas compte des actions qu’ils mènent et des effets qu’ils peuvent avoir sur d’autres enfants. Ce qui est important, c’est de pouvoir créer ces espaces de dialogue », conclut Martine Vassal.

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