Après la version guinguette mobile, le chantier se termine à Château-Gombert (13e) pour faire du Présage un véritable restaurant solaire. Le premier du genre en Europe. Il a ouvert ses portes le 18 juin.
Souvenez-vous, en 2015, alors que Made in Marseille démarrait son aventure tournée vers les solutions locales, le média vous racontait le début d’un autre rêve fou, Le Présage. Pierre-André Aubert venait d’abandonner sa carrière d’ingénieur aéronautique avec un objectif plus proche de sa vision de la vie, aussi gourmande qu’écologique : créer le premier restaurant solaire de France.
On se souvient de l’immense miroir parabolique de type « Scheffler » qu’il trimballait au gré des événements, au pied duquel il faisait cuire ses premiers plats grâce aux rayons du soleil. Le rêve a depuis bien grandi. Nous l’avons suivi à chaque étape, comme un fil rouge dans notre média, qui lui-même prenait son envol.
D’abord, la première guinguette solaire dans un conteneur maritime réaménagé. Puis l’acquisition d’un terrain à Château-Gombert (13e). Et enfin, des levées de fonds réussies pour réunir plus de 1,6 million d’euros et construire, en dur, un véritable restaurant bioclimatique, propulsé à l’énergie solaire.
L’émotion était donc vive, ce mardi 21 mai, lorsque Pierre-André a allumé pour la première fois les fourneaux solaires du Présage, version définitive. « C’est émouvant pour moi après dix ans de travail, de tentatives, de voir que ça fonctionne hyper bien ». L’établissement ouvrira ses portes au public le 18 juin lors d’une grande journée d’inauguration.
Au-delà du solaire, un écosystème pour une gastronomie durable
L’objectif va bien au-delà de l’utilisation de l’énergie solaire pour la cuisine. Le bâtiment, dessiné par l’agence Solari Architectes « est labellisé Bâtiments durables méditerranéens (BDM) catégorie or, lance Pierre-André. Il a été conçu de manière bioclimatique, avec des murs en béton de chanvre, un rafraîchissement par évaporation ou encore son orientation ».
Le fondateur vise depuis le début la création d’un écosystème vertueux autour de l’alimentation. En plus des produits bio et locaux qu’il utilise en cuisine, un jardin est en train de pousser avec une soixantaine d’arbres et 200 variétés de vivaces « pour se retrouver dans les assiettes ».
Un modèle écolo qu’il compte encore faire évoluer à l’avenir, avec la réutilisation des eaux usées, pour arroser ces plantes, en les traitant par phytoépuration. Ou encore en créant une petite centrale de méthanisation pour produire et utiliser du biogaz à partir de déchets organiques. À suivre !