La piscine du Mucem ne verra (encore) pas le jour cet été. Une plage urbaine devait être construite pour proposer une nouvelle zone de baignade en centre-ville.
Le projet de construction d’une nouvelle zone de baignade est une nouvelle fois avortée, annonce ce mardi 30 avril Le Figaro. « Les services techniques de la Ville ont analysé la réponse de cette offre et les résultats ne sont pas satisfaisants pour assurer la sécurité des baigneurs », annonce Hervé Menchon, adjoint de la Ville de Marseille, en charge du Littoral, à notre consœur.
En cause : l’espace existant sous les quais jugé dangereux pour les baigneurs. « Je n’avais pas non plus le feu vert des services juridiques », poursuit l’élu dans Le Figaro, en indiquant sa volonté « de se remettre au travail pour voir ce qu’on peut faire au J4 ou ailleurs ».
Dans le cadre de la procédure de commande publique, la Ville de Marseille a été destinataire d’une seule offre, précise-t-elle dans un communiqué de presse. Celle-ci a été soumise à l’analyse des services techniques de la Ville, de son assistant à maîtrise d’ouvrage juridique et du bureau spécialisé en ingénierie maritime et portuaire. « Cette analyse approfondie ne permet pas à la Ville de poursuivre la procédure garantissant les conditions de sécurité du site pour les baigneurs ».
Bis repetita
Abandonné une première fois en 2023, 2024 devait être la bonne. Confiante, la municipalité manifestait pourtant son enthousiasme en mars dernier lors de la présentation du projet. Le maire des 2e et 3e arrondissements, Anthony Krehmeier (Printemps marseillais), osait même parler de « la plus belle plage du monde ».
Le projet prévoyait de construire une plage urbaine face au Mucem, de 3 000 m2 pour 3 mètres de profondeur, afin de proposer une nouvelle zone de baignade en centre-ville. Le site devait fonctionner sur le même principe que les plages municipales et devait être équipé de grandes terrasses en bois aménagées sur les quais et des rochers à la place du sable naturel. Objectif également : rendre plus équitable l’accès à la mer notamment pour les quartiers Nord.
L’équipement, évalué à 6,5 millions d’euros, devait servir pour les 10 prochaines années. Un coût qui a déjà fait polémique en mars dernier. Ce montant était jugé « exorbitant » par la droite locale, pour un aménagement qui ne servirait que durant l’été. Le budget avait triplé depuis les annonces de l’année dernière, quand la municipalité évoquait un projet à moins de deux millions d’euros.
Un site aux contraintes techniques
Dans un communiqué de presse, la municipalité indique qu’au regard de la configuration du site, l’accès à la baignade demande une réalisation technique inédite et complexe qui ne connaît aucun équivalent dans les autres villes.
Le site comporte différentes contraintes techniques. Le bassin du J4 est une zone portuaire, dont les caractéristiques naturelles et d’aménagement n’ont pas été conçues pour une baignade sécurisée des usagers. « Il s’agit d’un ouvrage en béton coulé en une seule partie. Les installations doivent ainsi être réalisées sans percements des quais, conformément à l’autorisation d’occupation temporaire travaillée avec la Métropole précisant de ne porter aucune atteinte au génie civil de l’ouvrage », précise la Ville.
Par ailleurs, la solution technique d’anti-franchissement des sous-quais et les pontons-rampes adaptés n’existe pas à ce jour. « Comme précisé par la procédure lancée par la Ville, ces ouvrages devaient être conçus et réalisés sur-mesure, pour garantir la bonne accessibilité du site à tous les publics ». Et d’ajouter que pour assurer une totale sécurité des Marseillais, « il est impératif d’apporter une solution technique qui réponde à l’intégralité de ces conditions ».
Reste que cette annonce va une fois de plus doucher les espoirs des Libres nageurs, qui militent depuis trois ans déjà pour cette ouverture. Après deux ans de travaux et d’études, ce projet phare de la mandature du Printemps marseillais risque définitivement de couler.