Un centre sportif de 7000 m2 devrait voir le jour à la Capelette (10e). L’opération d’aménagement urbain de ce quartier est à l’ordre du jour du conseil de la Métropole ce jeudi 18 avril.

D’espoirs en désillusions. Depuis près de 20 ans, le quartier de la Capelette (10e) est au cœur d’un vaste projet d’aménagement qui peine à se concrétiser. L’enjeu est d’offrir un nouveau souffle à ce secteur de la ville, longtemps abandonné et peu doté en services publics, en redynamisant des zones en friches, en donnant un coup de fouet à l’offre de logements sur près de 30 hectares ou encore en développant les équipements publics.

Initialement, le projet baptisé “Bleu Capelette” visait principalement la réalisation d’un centre commercial, qui n’a jamais vu le jour. Différents projets se sont ensuite succédé comme la construction d’un cinéma. Là aussi, abandonnée. En 2021 et 2022, dans le cadre d’une phase de concertation publique, la Ville de Marseille, la Métropole Aix-Marseille-Provence et l’aménageur public Soleam ont affiché leur volonté commune de voir ce projet prendre un « élan nouveau ».

Le projet revu et corrigé

En 2024, nouvelle étape ? Le sujet est à l’ordre du jour du conseil de la Métropole qui se tient ce jeudi 18 avril. Après deux ans de travail, un projet d’aménagement et de construction global sur le périmètre a été revu avec l’opérateur. Son nom d’origine, « Bleu Capelette », apparaît encore et un nouveau quartier de 70 000 m2 de surface de plancher doit ainsi éclore à côté du palais omnisports Marseille Grand-Est et sa patinoire.

Le promoteur Sifer prévoit une opération de construction mixant logements et activités tertiaires, dont une partie tournée vers les activités du sport, des équipements publics (crèche…), des commerces, un centre médical et un hôtel. Un complexe sportif indoor de 7000 m2 doté de courts de padel, de murs d’escalade et même d’une piscine devrait également voir le jour. L’équipe de l’Épopée envisagerait d’y développer un programme autour du sport et de la formation.

Le nouveau projet tel qu’il se dessine semble satisfaire la municipalité. « La position de la Ville a été entendue sur la programmation et les espaces publics. Ce qui va se faire est assez qualitatif, souligne Éric Mery, élu (Mad Mars) délégué à l’urbanisme de la Ville de Marseille. Nous avons retravaillé le projet, car au départ il n’y avait aucun logement social et peu de logements familiaux. Aujourd’hui, cela nous convient », poursuit le conseiller municipal.

Sur les deux tiers des 27 000 m2 de surface de plancher prévus pour les logements familiaux, la Ville a obtenu d’intégrer 12% de logements sociaux. Pour favoriser la mixité sociale, cet espace verra aussi la création d’une résidence étudiante et une autre destinée aux seniors.

Encore des étapes à franchir

De son côté, l’ancien maire des 9-10, Lionel Royer-Perreaut (Renaissance) estimait « qu’il n’est pas envisageable de faire un projet d’habitation le long de l’autoroute ». Désormais député de la circonscription, il a longtemps plaidé en faveur d’une mixité fonctionnelle avec du logement et des activités tertiaires. Par ailleurs, l’élu marseillais a « toujours considéré qu’il fallait s’appuyer sur la patinoire pour y adosser une activité en lien avec le sport ».

En ce sens, le futur complexe sportif devrait répondre à cette attente, sous réserve que les activités soient proposées à une tarification accessible au plus grand nombre. Car des réserves, Lionel Royer-Perreaut en a quelques-unes. Le député a été échaudé par les annonces successives des dernières années sans que rien ne sorte de terre. D’autant qu’il reste encore quelques étapes administratives à franchir pour que “Bleu Capelette” devienne une réalité.

Le permis d’aménager est actuellement en cours d’instruction par la Ville de Marseille. Dans ce cadre, le projet sera soumis à une enquête environnementale. De quoi rallonger les délais. L’autre hic ? La Ville souhaite qu’une voie piétonne privative dans le projet devienne publique. « Elle va être insérée entre les immeubles. Je crains que ce soit un raccourci pour les deux roues, que personne ne l’entretienne et qu’on se retrouve avec un nid à problème », pose l’ancien maire de secteur, qui ne voit « aucune justification » dans cette demande de la municipalité.

Pour lui, « le boulevard Bonnefoy peut très bien faire la liaison avec le boulevard Rabateau et la rue Arnodin ». Il milite pour une servitude de passage public ouvert en journée, mais fermé la nuit « pour que chacun puisse a minima jouir d’une forme de quiétude ». 

« Si on se met d’accord sur la problématique de la voie publique, ça ira vite. Pas de voie publique, pas de permis d’aménager », rétorque avec fermeté Éric Mery. Il faudra semble-t-il encore un peu de temps avant de voir la pose de la première pierre.

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