La Métropole va installer 2600 bornes pour collecter les déchets alimentaires (restes de repas, épluchures…) sur tout le territoire d’ici 2026. Le compost obtenu servira aux agriculteurs et paysagistes de la région.
« C’est la pose de la première pierre aujourd’hui et j’espère qu’on pourra monter aussi haut que la colonne qui est derrière nous ». Devant l’Obélisque de Mazargues, Roland Mouren prend la pose ce 16 janvier. Le vice-président de la Métropole Aix-Marseille-Provence délégué à la propreté, inaugure une des premières bornes de collecte de déchets alimentaires du territoire.
Après avoir mis en place une dizaine de bornes « test » sur les 3e, 5e, 11e et 12e arrondissements de Marseille, permettant de collecter 99 tonnes et de créer 17 tonnes de compost, l’intercommunalité lance officiellement son nouveau dispositif en ce début d’année dans l’objectif de faciliter le tri des déchets organiques pour les particuliers.
Ce sont en tout 2600 points de collecte qui doivent voir le jour d’ici 2026, avec un déploiement à Marseille échelonné en 2024 et dont le 9e arrondissement est le point de départ.
157 000 bio-seaux mis à disposition
Au cours des prochains mois, 157 000 bio-seaux vont être remis par la Métropole aux habitants qui en feront la demande pour leur permettre d’apporter leurs déchets alimentaires (pain, épluchures, restes de repas, coquilles d’œufs, marc de café, etc.) aux abris-bacs.
Deux fois par semaine, un camion de collecte viendra récupérer les déchets pour les conduire à Istres où ils seront traités par l’entreprise Suez. Le compost obtenu devrait ensuite trouver son utilité auprès des agriculteurs et paysagistes de la région, dans une logique d’économie circulaire.
Si l’objectif de la Métropole est d’accélérer, elle ne souhaite pas pour autant se précipiter et annonce un déploiement au premier trimestre dans les 9e, 10e, 11e, 12e, 13e, 14e, 15e et 16e arrondissements, avant une couverture du centre-ville vers la fin de l’année. « On privilégie d’abord la communication parce que c’est important qu’il y ait un bon tri qui se fasse, argue Roland Mouren. Sinon, ça va compromettre les possibilités de valorisation et il faudra faire un tri supplémentaire ».
Une campagne de sensibilisation va donc être mise en place pour communiquer sur le fonctionnement des bornes et sur les bons gestes : réunions d’information, stands sur les marchés, boîtage, affichage… Une cartographie des bornes à déchets alimentaires disponibles sera également consultable sur l’application et le site de la Métropole.
« Une solution supplémentaire »
Alors que les déchets alimentaires représentent en moyenne en France un tiers de ce que l’on retrouve dans nos poubelles, le déploiement par les collectivités de solutions pour leur tri à la source est devenu obligatoire depuis le 1er janvier 2024, conformément à la loi AGEC (anti-gaspillage pour une économie circulaire).
C’est dans ce cadre que s’inscrit le nouveau dispositif de la Métropole, dont le calendrier de mise en œuvre sur l’ensemble du territoire doit cependant s’étaler sur trois ans.
L’institution marseillaise n’y voit pas pour autant un retard mais « une solution supplémentaire », mettant en avant les diverses solutions déjà en place comme la mise à disposition de « 60 000 composteurs individuels pour les habitants disposant d’un accès à un espace extérieur propice, de 6 000 lombricomposteurs ainsi que l’installation de 284 sites de compostage collectifs, soit 8% de la population équipée ».
De nouveaux efforts de sensibilisation
En parallèle du déploiement des 2600 abris-bacs collectifs, la Métropole compte poursuivre ses efforts de sensibilisation sur la période 2024-2026 avec la distribution d’environ 21 000 composteurs individuels et 3000 lombricomposteurs auprès des foyers volontaires. Elle prévoit également l’installation de 270 composteurs sur des « sites collectifs ».
Environ 450 opérations ponctuelles de broyage des déchets verts devraient aussi être organisées avec les habitants. Ces actions seront complétées par la mise en place, en partenariat avec la Chambre d’Agriculture des Bouches-du-Rhône, d’opérations de broyage des déchets verts des déchetteries pour la mise à disposition de broyat aux agriculteurs du territoire, ou encore par l’accompagnement des services espaces verts des communes, en partenariat avec France Nature Environnement.
Enfin, de nouveaux défis zéro déchet doivent être lancés en partenariat avec l’association Zéro Waste Marseille auprès des familles volontaires.
Où récupérer gratuitement son bio-seau ?
La Métropole Aix-Marseille-Provence met à disposition un bio-seau gratuit pour tous des habitants concernés par la collecte des déchets alimentaires. À partir de janvier 2024, les bio-seaux sont à récupérer auprès des mairies de secteur pour les habitants des 9e, 10e, 11e, 12e, 13e, 14e, 15e et 16e arrondissement de Marseille.