À Marseille, les habitants invités à s’exprimer sur la gare de marchandises de Mourepiane

Les habitants sont invités à se prononcer sur le projet de réaménagement de la gare de marchandises de Mourepiane.

Jusqu’au 21 février 2024, les habitants peuvent donner leur avis sur le projet de déplacement de la desserte de fret ferroviaire du site du Canet (14^e) vers Mourepiane (16^e) dans le cadre de l’enquête publique. Point central pour la desserte en marchandises de Marseille, la desserte historique du Canet devrait fermer définitivement en 2024 pour laisser la place au futur parc urbain des Aygalades (20 hectares), dans le cadre de l’opération Euroméditerranée.

Afin de libérer le site ferroviaire, les activités du Canet doivent être délocalisées, en partie sur le Port de Marseille. Il s’agit d’une part que les marchandises alimentant actuellement Marseille par train ne soient pas reportées sur des camions, et d’autre part, que les marchandises maritimes arrivant ou partant sur les bassins Est du port de Marseille puissent continuer à y être chargées ou déchargées depuis des trains. La SNCF et le GPMM, maîtres d’ouvrage, visent une mise en service du terminal en 2026.

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Quels aménagements prévus pour ce projet ?

Pour permettre cette nouvelle organisation des flux de marchandises par train et éviter ainsi des circulations de camions sur les routes de la métropole, des aménagements ferroviaires sont nécessaires. À savoir, la reconfiguration du faisceau ferroviaire de Mourepiane dans les emprises du port, la création de deux voies ferrées sur le terminal ferroviaire Med Europe dans les emprises du port et la remise en service de la voie ferrée passant par Consolat.

Le passage de 8 trains de fret quotidiens à l’horizon 2026 (pour 10 passages aujourd’hui), pourra évoluer jusqu’à 15 passages de train à horizon 2046, si le report modal est effectivement multiplié par 3.

Ces aménagements constituent le projet soumis à l’enquête publique pour laquelle se tiendront des permanences encadrées par Jacques Daligaux, commissaire enquêteur et maître de conférences à l’Université d’Aix-Marseille, au siège du port, à la mairie des 15^e et 16^e arrondissements, à l’Estaque gare, à Mourepiane ou encore Saint-André. [voir le détail ici]

Des améliorations et des inquiétudes

Outre la création du grand parc urbain des Aygalades à la place de l’actuelle cour ferroviaire du Canet, « le projet aura différents effets bénéfiques pour les habitants des quartiers nord de Marseille » estime le GPMM dans la présentation du projet.

Beaucoup moins de linéaire parcouru par les trains de marchandises dans Marseille, la réduction des nuisances ferroviaires sur les quartiers de Saint-Henri, Saint-André et l’Estaque, moins de bruit sur le port avec la relocalisation des activités les plus bruyantes, ou encore moins de camions en circulation sur l’A55… « Le projet évite 130 poids lourds par jour en 2026 et jusqu’à 270 en 2046 et près de 54 000 tonnes d’émission de CO2 par an », affirme le Port.

Il se projette également sur la création de 300 sur toute la chaîne logistique avec une centaine d’emplois portuaires locaux pérennisés.

Dans les quartiers Saint-Henri et Saint-André (16^e), les habitants, déjà impactés par les nuisances aériennes et la pollution de l’air liées aux navires de croisière, ont précédemment fait part de leurs inquiétudes lors de la concertation publique préalable. L’impact des chantiers, l’augmentation du flux des trains sur le secteur et les expropriations prévues…

Ils craignent notamment les impacts du trafic densifié généré par le terminal marchandises “Med Europe”. 40 000 conteneurs par an devraient transiter en gare de Mourepiane contre 20 000 aujourd’hui.

Dans le cadre du projet, la Ville de Marseille, via le Cenaq (plan de connexion électrique des navires à quai ) a fléché 3 millions d’euros sur une enveloppe de 10 millions, pour limiter les nuisances dues au projet du retournement ferroviaire de Mourepiane, en finançant des murs anti-bruit et des fenêtres triples-vitrages dans les logements.