La Métropole Aix-Marseille-Provence va relancer l’étude sur la gratuité des transports en commun sur le territoire en début d’année.
La gratuité des transports refait surface. Après y avoir consacré des études en 2019, la Métropole Aix-Marseille-Provence avait enterré l’idée, jugée trop coûteuse. Son enquête estimait le coût de la gratuité entre 200 et 250 millions d’euros.
Trois ans plus tard, une enquête sur la gratuité des transports va être relancée. C’est ce que Martine Vassal, présidente (DVD) de l’établissement public de coopération intercommunale, a affirmé ce matin lors du Forum Zéro Carbone, organisé par La Tribune, au City center de Marseille.
« Je relance cette étude pour la mettre à jour car je ne suis pas sectaire. Je vais l’étudier en début d’année », nous apprend l’élue en aparté. Une idée qui intervient alors que « la course à la décarbonation se joue aussi dans la mobilité », précise Martine Vassal, lors du forum. Partout sur le territoire métropolitain, nous développons des transports, des bus, des tram, métro… des alternatives à l’autosolisme ».
C’est une manière, aussi, de sonder à nouveau les 92 maires du territoire sur cette question. Le Pays d’Aubagne, par exemple, propose déjà la gratuité de ses transports depuis 2009, et ne souhaite pas y renoncer.
Quels financements ?
Le 23 novembre dernier, une trentaine de retraités de la CGT ont remis ce sujet sur le tapis en manifestant devant l’Hôtel du Département des Bouches-du-Rhône, dont Martine Vassal est également présidente.
Si l’élue relance aujourd’hui ce chantier, elle affirme cependant ne pas être en capacité de débloquer ces financements pour l’heure. « Ces 250 millions, je ne sais pas pour l’instant où les trouver », nous assure-t-elle.
D’autant que la Métropole vient de voter son budget en plénière le 8 décembre dernier : « Nous avons fait un budget équilibré qui se désendette de 150 millions ». Et surtout, l’institution a augmenté les attributions de compensation de 22 millions d’euros, dont 15 millions pour la Ville de Marseille.
Une hypothèse se dessine
Pour financer la gratuité des transports, « il n’y a pas 36 solutions : soit il faut augmenter les impôts, soit augmenter les recettes », reprend Martine Vassal. Or, l’élue s’est toujours opposée à augmenter la fiscalité. Et comme elle l’affirme : « Nous avons de moins en moins de perspectives de recettes ».
L’une des pistes explorées serait d’augmenter le taux du versement mobilité (VM) des entreprises vers la Métropole. Cette contribution des entreprises aux transports en commun, collectée par l’Urssaf, est fixée pour les entreprises de plus de 11 salariés.
Actuellement sur le territoire, le taux oscille entre 1.75% et 0.55% en fonction du nombre d’habitants. Le montant est ensuite calculé par rapport à l’ensemble des rémunérations versées aux salariés.
Au 1er janvier 2024, 22 autres communautés d’agglomérations françaises ont acté l’augmentation de ce versement mobilité. La Métropole Aix-Marseille-Provence pourrait-elle suivre l’année prochaine ? L’enquête relancée prochainement déterminera la direction que prendra la Métropole et si, oui ou non, la gratuité des transports est soutenable.