Un an après la mise en place des nouveaux vélos électriques en libre service, LeVélo enregistre un record d’abonnements et d’utilisations mais est victime de dégradations qui vident les stations. La Métropole promet une amélioration, avant une extension du réseau en 2024.

Il y a un peu moins d’un an, les vélos en libre-service devenaient électriques dans la cité phocéenne. Pour profiter de ce service propulsé par la société Fifteen, la Métropole Aix-Marseille-Provence annonçait la mise à disposition d’environ 2 000 bicyclettes pour 200 stations.

Cette évolution devait convaincre les plus récalcitrants à enfourcher la petite reine pour arpenter les rues et les collines de la ville. Si la nouvelle offre semble avoir séduit les Marseillais, malgré l’augmentation du tarif de l’abonnement, le faible nombre de vélos en circulation est régulièrement pointé du doigt par les usagers. Au terme de cette année écoulée, l’heure est à un premier bilan.

« Trois fois plus d’abonnés que pour le service précédent »

LeVélo compte désormais 47 000 abonnés annuels, dont 22 500 à plein tarif et 13 500 à tarif réduit. « Après seulement 11 mois de fonctionnement, il y a trois fois plus d’abonnés que pour le service précédent », se félicite la Métropole qui indique que le service a franchi la barre des 2 millions de trajets, « avec une fréquentation quotidienne 3 à 5 fois supérieure par rapport à l’ancien système ».

Si on ajoute les 11 000 utilisateurs abonnés via leur carte de transport et les 55 000 utilisateurs supplémentaires inscrits avec paiement à l’usage, elle estime que cela représente plus de 100 000 personnes susceptibles d’emprunter un vélo électrique à Marseille.

service, LeVélo veut se remettre en selle avant une extension de son service en 2024, Made in Marseille

450 vélos en attente d’une réparation

Ces chiffres semblent encourageants pour Marseille, qui se retrouve régulièrement au pied du classement des villes cyclables, mais ils se heurtent à une réalité : l’offre peine à satisfaire toute la demande. De nombreuses stations, y compris en centre-ville, restent désespérément vides. Et le moindre vélo reposé est pris d’assaut par les usagers qui n’hésitent pas à partager leur frustration sur les réseaux sociaux.

Interrogée sur ce manque de disponibilité, la Métropole reconnaît faire face à d’importantes difficultés. « Plus de 200 vélos ont été détruits ou ont disparu du fait des émeutes urbaines en juillet, déplore-t-elle. Et le service est confronté à une importante vague de vandalisme, voire de sabotage ».

Plus de 1500 vélos auraient ainsi été touchés par des dégradations depuis septembre et plus de 450 seraient aujourd’hui encore en atelier, en attente de réparation. Sur les 2000 censés être disponibles, seulement 400* seraient en circulation. Un fléau qui semble toucher d’autres communes en France. Calais a notamment observé une recrudescence de vols et de dégradations, entrainant l’indisponibilité d’environ la moitié de son réseau cet été.

Amélioration du service

L’intercommunalité marseillaise assure tout faire pour améliorer le service. Parmi les problèmes identifiés, elle cite le « transport de passager, pourtant interdit, qui endommage les roues arrières ». Elle nous confie qu’un plan d’équipement avec des roues renforcées a été mis en œuvre et conduira « au remplacement des deux roues des 2000 vélos en circulation ».

Un travail est également mené avec les forces de l’ordre « pour endiguer le vandalisme » ainsi qu’avec l’opérateur « pour réinjecter des vélos sur le terrain ». L’augmentation des effectifs à l’atelier, le renforcement de la résistance des vélos, le rachat de 300 vélos neufs et l’accroissement du stock de pièces détachées sont notamment évoqués.

La Métropole va aussi faire évoluer les conditions générales d’utilisation du service « afin de réguler certains abus dans son utilisation et favoriser l’usage comme outil de mobilité ».

50 nouvelles stations et 500 vélos supplémentaires en 2024

Une fois la qualité du service rétablie d’ici janvier, le réseau devrait continuer de s’étendre « au fur et à mesure de l’avancement de chantiers connexes, tel que le tramway nord-sud et le B4 ». En plus des 187 stations installées actuellement, 50 nouvelles devraient être déployées en 2024, accompagnées de 500 vélos supplémentaires.

À terme, la Métropole ajoutera 150 stations et 1500 vélos au réseau marseillais, sans préciser de calendrier pour autant. Ces futurs déploiements seront réalisés en concertation avec la Ville et les mairies de secteur, pour le choix des sites.

La Métropole se fixe malgré tout un cap : celui de « renforcer la couverture géographique au niveau des arrondissements périphériques ».


*Après avoir avancé le chiffre de 600 vélos en circulation, la Métropole a indiqué ce 7 décembre en conseil métropolitain, par la voix de de Philippe Ginoux, conseiller délégué aux pistes cyclables, que « seuls 400 étaient réellement disponibles » sur les 1900 prévus.

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