Pour constater l’état d’avancement du chantier de rénovation-reconstruction des écoles, Sabrina Agresti-Roubache s’est rendue à l’école Marceau (3e). Ouvert sur le quartier, cet établissement fait figure de nouveau modèle.
« En septembre 2024, quelque soit mon état, je reviendrai pour inaugurer cette école en tant qu’enfant du quartier », promet la secrétaire d’Etat à la Ville et la Citoyenneté. Sabrina Agresti-Roubache est née à quelques pas de l’école Marceau (3e), dans la cité Félix Pyat. Elle aurait « aimé avoir une école comme celle-là », sourit-elle.
Les belles écoles, spacieuses et arborées, ne sont pas monnaie courante dans le 3e arrondissement, l’un des plus pauvres de France. Dans la rue plus haut, les écoles Busserade et Litim accueillent les écoliers dans des préfabriqués. À la rentrée 2024, les petits seront transférés dans ce nouveau groupe scolaire, constitué de 20 classes, à raison de 8 pour la maternelle et 12 de primaire.
Dans le cadre du plan Marseille en grand, Jean Castex avait d’ailleurs annoncé la création de la Société publique des écoles marseillaises (SPEM) fin 2021, au sein de l’école Litim. Cette société doit accélérer la rénovation de 188 écoles grâce à un co-financement de la Ville de Marseille (450 millions) et l’État (400 millions d’euros) auxquels s’ajoutent 650 millions d’euros en garanties d’emprunts. Plus de 16 millions d’euros ont été investis.
La ludothèque accessible aux habitants
L’école Marceau fait partie d’une nouvelle génération d’établissement, totalement repensés, qui s’inscrit dans la dynamique de renouvellement urbain « Quartiers Libres » à Marseille. Tout l’enjeu est de créer du lien avec les habitants qui pourront avoir accès à la ludothèque (400 m2) du rez-de-chaussée en dehors du temps scolaire.
Ouvert sur le quartier, le groupe scolaire, dessiné par Marjan Hessamfar & Joe Vérons architectes (MHJV), prévoit d’autres équipements pour ses futurs élèves : une médiathèque, un espace de loisirs pour les enfants de 3 à 12 ans, une classe d’adaptation, un accueil collectif de mineurs de 175 enfants, un logement de fonction, mais aussi une salle polyvalente.
Le bâtiment répond également aux exigences environnementales. « Son architecture en béton et en bois est très innovante et économique », explique Benoît Payan, le maire de Marseille, pendant la visite. Le bâtiment respecte les normes de construction bas carbone avec l’emploi de matériaux géosourcés et biosourcés.
Surtout, « l’école est autonome en termes d’énergie », insiste Benoît Payan, avec des panneaux photovoltaïques installés sur la toiture, offrant une vue à 360 degrés sur la Caserne du Muy et Euroméditerranée.
Trois mois pour donner un coup d’accélérateur au plan école
Pour la secrétaire d’État, Marceau « est une école modèle. Marseille peut être aussi inspirante à plein d’égards. C’est une école magnifique qui correspond à tous les critères écologiques, de beauté, des salles dignes… c’est en tout cas la référence ».
Sur place, Sabrina Agresti-Roubache en a profité pour dire sa volonté de « faire plus », en ajoutant d’autres écoles à la liste déjà établie. Elle a « donné trois mois » pour les intégrer aux phases 1 et 2. « Je pense qu’on peut faire un peu plus sur les quartiers Est, notamment l’école Air Bel, cite-t-elle en exemple. On est capable d’embarquer quelques écoles en plus, notamment dans les quartiers Anru ».
Sur ces deux premières phases, elle souhaite également l’ouverture d’une concertation citoyenne « avec les élus et les parents d’élèves, ça n’a pas toujours été le cas face à l’urgence ».
À ce stade, 53 projets sont lancés au total. Six écoles ont déjà été livrées et trois autres devraient être livrées l’année prochaine. Actuellement, 22 chantiers sont en cours, dont les fameuses écoles Geep dont la livraison est prévue en 2024, et les gymnases attenants l’année suivante. Pour l’heure, 31 nouveaux chantiers sont prévus en 2024.
