Un comité de pilotage s’est tenu ce 6 novembre pour valider la fin des études préliminaires du projet de tramway vers les Catalans. La Ville a demandé des améliorations et réitéré son souhait d’accélérer vers la Belle de Mai.
Après avoir présenté le bilan de la concertation du tramway vers le 4-Septembre le 12 octobre dernier, la Métropole Aix-Marseille-Provence organisait ce lundi 6 novembre un comité de pilotage rassemblant les partenaires du projet*, parmi lesquels la Ville de Marseille. Cette réunion avait pour objectif de « valider la fin de la phase des études préliminaires ».
Si l’intercommunalité estime que la concertation publique a fait apparaitre « un soutien de la population, favorable à la réalisation du projet », la Ville demande de prendre en compte les « nombreuses réserves qui ont été émises ».
La Ville souhaite l’amélioration du projet
Avec ses 2,1 kilomètres de tracé entre la rue de Rome et le quartier des Catalans, la future ligne de tramway doit desservir quatre nouvelles stations, au niveau des places Estrangin, de la Corderie, Saint-Victor et du 4-Septembre, son terminus. Il s’agit selon la Métropole du projet de transport « le plus rentable » de tous ceux qu’elle porte, « compte tenu du coût maîtrisé de l’infrastructure et de la forte densité de population et d’emplois des quartiers traversés ».
En s’appuyant notamment sur le millier de contributions récoltées pendant la pré-concertation, la Ville de Marseille a saisi l’opportunité de la réunion technique pour demander de nouveau l’amélioration du projet.
À savoir « la préservation des arbres, la cohérence de l’offre de stationnement et du schéma de circulation, la qualité des pistes cyclables et des cheminements piétons, un schéma de livraison des commerces et l’articulation du projet avec le réseau de bus ».
La Métropole veut lever les inquiétudes
Dans un communiqué, la Métropole répond à la municipalité point par point. « Une attention particulière a été portée à la valorisation du patrimoine architectural et végétal, assure-t-elle, avec le maintien des alignements d’arbres et plus de 180 autres plantés, mais aussi la préservation de la fontaine de la place Estrangin ».
Elle indique par ailleurs que « plusieurs scénarios ont été présentés pour assurer une trame circulatoire fonctionnelle, tout en permettant l’insertion d’un aménagement cyclable séparé, tel que souhaité par la Ville de Marseille », précisant que celui-ci sera « parfaitement inséré sur tout l’ensemble du linéaire ».
Concernant la problématique du stationnement dans le quartier, elle formule « une double proposition » : la création d’un parking souterrain sous la rue du Capitaine Dessemond et la restitution de places résidents au sein des parkings publics existants (Corderie, Puget et Peytral). Elle s’engage aussi à « poursuivre le travail pour préciser les besoins en termes d’aires de livraisons ».
Enfin, elle confirme que le projet a été étudié « en cohérence avec la restructuration en cours du réseau de bus et avec la création de navettes desservant les collines ».
Lancement de l’enquête publique en 2024
En fournissant ces « réponses précises », l’intercommunalité soutient avoir « pris en compte les préoccupations des partenaires, notamment ceux des élus de la Ville de Marseille » et annonce engager la poursuite des études, avec l’objectif de conduire l’enquête publique en 2024.
« Je me réjouis de l’avancée de ce projet majeur de transformation des mobilités à Marseille, au cœur de la ZFE, a réagi Catherine Pila, présidente du conseil d’administration de la RTM. Avec le Maire de Marseille, nous avions souhaité son inscription dans le programme « 100 villes neutres en carbone d’ici à 2030 » et je suis sûre que nous parviendrons à dépasser les peurs pour construire ensemble la révolution des mobilités », glisse l’élue (LR).
« Un déséquilibre entre le Nord et le Sud »
Un point de crispation demeure néanmoins. « L’avancement de ce projet de tramway [vers les Catalans], en opposition à l’absence de réunions sur le projet du tramway de la Belle de Mai-Merlan, continue de refléter un déséquilibre entre le développement des transports publics entre le Sud et le Nord » regrette la Ville à la sortie du comité de pilotage. Elle rappelle que la dernière réunion sur le projet d’extension vers la Belle-de-mai date du 1er février 2023.
La municipalité demande donc qu’un comité de pilotage sur ce projet soit organisé « d’ici la fin de l’année ». Selon nos informations, ce n’est qu’une fois les premières études techniques et préparatoires livrées qu’un nouveau Copil devrait se tenir fin 2023 ou début 2024.
La Ville souhaite par ailleurs que le Groupement d’Intérêt Public (GIP transports) se réunisse « au plus vite, afin de réaffirmer un accord politique global sur la réalisation des projets de transports », réitérant sa volonté de prioriser les projets de transports vers le Nord et soulignant que « l’État conditionne son soutien financier à cette demande ».
Cette question avait déjà été soulevée à l’occasion du dernier conseil municipal par le maire de Marseille, qui regrettait vivement l’absence de la tenue d’un GIP depuis plusieurs mois. Quant au soutien de l’État, l’enveloppe de 500 millions d’euros accordée par Emmanuel Macron est déjà actée, « conditionnée à la réalisation des projets et non à la tenue de réunions de travail techniques organisées dans le cadre du GIP », nous précisait Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’État, chargée de la Citoyenneté et de la Ville et au plan Marseille en grand. Une prochaine réunion devrait se tenir dans les semaines à venir en présence d’un membre du gouvernement.
* État, Département des Bouches-du-Rhône, Ville de Marseille, Mairie des 1er et 7e arrondissements, CCI Aix-Marseille-Provence, RTM et bureaux d’études