De la base nautique du Roucas-Blanc à la Pointe-Rouge en passant par le parc Borély et les plages du Prado… La Ville de Marseille lance des études pour élaborer un « plan-guide » du littoral Sud.
Ce sont trois kilomètres du littoral Sud de Marseille qui concentrent le gros des activités balnéaires de la ville. De la marina olympique du Roucas-Blanc à la Pointe-Rouge, de nombreuses plages s’enchaînent… Avec au centre, l’Escale Borély, complexe balnéaire regroupant des restaurants, des magasins, le skatepark et autres activités de loisirs.
Mais, pour l’instant, l’incertitude plane pour ceux qui y travaillent. Comme certains restaurateurs qui peinent à convaincre leur banquier d’un prêt pour développer leur activité. Et pour cause, à l’heure actuelle, rien ne garantit la pérennité du site au-delà de 2026.
En effet, d’un point de vue administratif, l’Escale Borély, située dans le domaine public maritime, est sous contrôle de l’État. Celui-ci délègue temporairement la gestion de l’espace balnéaire du Prado à la Ville, qui délègue elle-même la gestion de l’Escale à la Sogima (société d’économie mixte dont la municipalité est actionnaire).
Ce jeu de délégation, maintes fois renouvelé, doit prendre fin dans deux ans. L’État reprendra-t-il la main ? C’est l’enjeu que résume l’adjoint marseillais au Littoral, Hervé Menchon : « L’État nous concède la gestion de l’espace balnéaire à condition d’avoir un projet ambitieux avant fin 2026 ».
Définir un « plan-guide » du littoral Sud
Un projet ambitieux ? La majorité municipale a évoqué divers projets ces dernières années. Mais il s’agit aujourd’hui de produire une vision globale et cohérente pour tout le périmètre, « littoral et arrière littoral ». Soit, de la base nautique du Roucas-Blanc à la Pointe-Rouge, en englobant le Parc Borély et les plages du Prado.
La réouverture au public de l’hippodrome, la réorganisation des axes de circulation, des parkings qui longent les plages, le réaménagement des bords de mer et des pelouses, l’avenir de l’Escale Borély… Autant de sujets que le Conseil municipal souhaite étudier avec « l’élaboration d’un plan-guide d’aménagement et de développement durable » du littoral Sud. Dans ce sens, les élus marseillais ont voté, le 20 octobre, une enveloppe de deux millions d’euros « pour la réalisation des études et travaux ».
Pour définir ce plan-guide, la Ville fera appel à un groupement de prestataires capable de produire une analyse multiple : « Urbanisme et aménagement, environnement, sociologie, développement économique, mobilité, etc. », énumère la délibération adoptée. Une concertation avec les habitants et usagers doit également guider le projet.
Vers un grand concours d’architectes ?
La Ville fixe toutefois un cadre de réflexion. Il s’agira de donner « une cohérence et une identité au site en matières urbaines, architecturales, paysagères et d’espaces publics ». Les aménagements devront également améliorer l’accessibilité du site, la complémentarité des usages et des fonctions.
La municipalité insiste également sur la place de l’environnement dans le projet, qu’il s’agisse de la renaturation d’espaces et de l’adaptation du littoral au changement climatique et à la montée des eaux. Enfin, elle met l’accent sur l’amélioration de la mobilité et de la dynamique économique et touristique sur le site.
« C’est le triangle balnéaire, insiste Hervé Menchon. La vocation du site est balnéaire, personne ne peut le nier ». L’adjoint au littoral attend que ces études produisent « un projet urbain d’aménagement littoral sérieux, solide et de très grande qualité ». Il n’exclut pas, comme ce fut déjà évoqué, de le confier à des architectes et urbanistes « de niveau international ».