Le maire de Marseille, Benoît Payan, veut limiter la vitesse aux abords de toutes les écoles. Le collectif des écoles milite, lui, pour une interdiction totale de la circulation aux heures d’entrée et de sortie de classes.

Invité sur France Bleu Provence, ce matin du lundi 11 septembre, le maire de Marseille, Benoît Payan, a abordé la sécurité aux abords des écoles, après qu’une fillette de 4 ans, qui sortait de l’étude, accompagnée de sa mère et de plusieurs parents, a été renversée par une voiture vendredi 8 septembre alors qu’elle s’apprêtait à traverser le passage piéton.

Si la limitation à 30 km/h existe déjà aux abords de certaines écoles marseillaises, Benoît Payan a annoncé qu’elle serait désormais généralisée. Une mesure qui prendra effet « dès que la Métropole me fournira les panneaux de signalisation. Mon arrêté est prêt », précise-t-il, espérant que sa demande sera traitée rapidement.

Déployer le dispositif « rues aux enfants »

Cette mesure s’inscrit dans le cadre du dispositif « rues aux enfants » initié par la Ville de Marseille, il y a deux ans, avec pour objectif d’apaiser et sécuriser les abords des écoles. La municipalité a lancé des études début 2021 pour déployer ce plan à l’échelle de la ville ainsi qu’une expérimentation à l’école des Abeilles (1er).

« Même si des zones 30 existent aux abords de certaines écoles de Marseille, force est de constater que la limitation n’est pas respectée. Notre objectif est de généraliser les rues aux enfants dans toute la ville, souligne Sophie Guérard, adjointe en charge de la place de l’enfant dans la ville. L’élue espère que la Métropole répondra présente rapidement pour équiper les rues de panneaux de signalisation.

De son côté, la Métropole a dépensé cet été plus de 3 millions d’euros pour sécuriser les abords des établissements primaires, collèges, lycées et crèches de Marseille. D’ici le 15 novembre prochain, d’autres travaux de voirie similaires devraient être réalisés à proximité de plusieurs autres écoles marseillaises.

Des caméras devant toutes les écoles de la ville

Dans une enquête sur les défauts de sécurité aux abords des écoles de Marseille, le mouvement des parents d’élèves des Bouches-du-Rhône rappelle qu’en octobre 2021, sur une cinquantaine d’établissements, l’école Bonneveine (8e), où a eu lieu l’accident, était déjà pointée du doigt. En cause : le non-respect de la signalisation. Benoît Payan juge « impossible » de mettre des policiers nationaux et municipaux devant les 480 écoles. « Mais une voiture qui roule doucement, plus doucement que 50 km/h, est déjà moins dangereuse ».

Si la petite Marseillaise qui a été renversée est hors de danger, pour prévenir tout autre drame, en plus de la limitation à 30 km/h, le maire assure attendre le « feu vert de l’État » pour l’installation de caméras de vidéo-surveillance devant toutes les écoles. « Elles n’empêchent pas un accident mais elles permettent de reconstituer très clairement ce qu’il s’est passé », argue-t-il.

Par ailleurs, le maire n’est pas favorable à abaisser la vitesse à 30 km/h partout dans la ville comme à Lyon, par exemple. « Ça n’a pas de sens. Marseille, ce n’est pas Lyon. Ce n’est pas une petite ville, ce n’est pas un village. La ville est immense, ce n’est pas possible ».

Interdire la circulation aux abords des écoles

Le collectif des écoles de Marseille reste sceptique concernant cette annonce, lui qui peine à obtenir un recensement des écoles disposant de cette zone 30. Une revendication de longue date face à une problématique déjà soulevée à maintes reprises. Pour l’association, la limitation annoncée « n’est pas la réponse attendue, commente Arnaud Duplex. Il faut aller au-delà ».

Le collectif milite pour « une interdiction pure et simple de la circulation devant les écoles aux heures d’entrées et de sorties des élèves. C’est sans doute complexe, difficile à mettre en place, mais c’est vers ça qu’il faut aller », poursuit-il, las des matchs de ping-pong entre la Ville et la Métropole.

Il estime, par ailleurs, que la présence de la police municipale reste nécessaire. « Tous les jours sur les réseaux sociaux, il y a des photos des mêmes situations : des motos mal garées, des scooters sur les trottoirs, des feux tricolores mal réglés… la police peut, au moins, intervenir pour désengorger les rues. Ça se fait ailleurs, ça peut se faire ici ».

Alors que la municipalité lance, cette année, ses premières « rues aux enfants », le collectif pointe le flou et le manque de concertation dans le cadre de la mise en oeuvre de cette initiative. Si sur le papier le projet est louable, dans les faits, le collectif, là-encore, plaide pour aller plus loin qu’une piétonnisation permanente ou partielle, un abaissement de la vitesse automobile, signalétique renforcée, barrières, requalification des abords des établissements… « mais pour des réels aménagements urbanistiques », précise Arnaud Dupleix, afin de favoriser la création de véritables espaces urbains sûrs.

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