La Ville de Marseille exclut désormais les nitrites des cantines scolaires. La municipalité planche sur une « réforme de la cantine » qu’elle compte lancer en 2025, à la fin du contrat avec Sodexo.
Les 76 000 écoliers de Marseille ont fait leur rentrée ce lundi 4 septembre. Après avoir distribué ce matin les nouveaux kits de fournitures scolaires gratuits à l’école Peyssonnel et fait le point sur les rénovations des établissements, le maire Benoît Payan a profité de la pause méridienne pour annoncer une nouvelle mesure dans les cantines.
« Nous avons décidé de bannir tous les nitrites contenus dans les repas des enfants », lance l’édile après avoir déjeuné au réfectoire de l’école élémentaire du Rouet (8e). Une mesure qui concernera surtout les charcuteries dans lesquelles ce composé est largement utilisé comme conservateur. Notamment le jambon cuit, qui devrait ainsi perdre de son teint rosé.
Le nitrite pourrait être à l’origine de diverses maladies et le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) le classe « cancérigène probable ».
Augmenter la qualité alimentaire « sans augmenter les prix »
Cette mesure s’ajoute à d’autres concernant la qualité alimentaire dans les écoles de Marseille ces dernières années. « Nous avons déjà intégré 50 % de bio et plus de 50 % de local », précise Pierre Huguet, adjoint en charge de lʼÉducation et des cantines scolaires. Il ajoute que « les nitrites rejoignent la liste d’autres additifs que nous avons exclus [liste en fin d’article)]».
« Tout ça sans augmenter les prix », insiste Benoît Payan. « Je le répète, malgré les crises et l’inflation, c’est la deuxième année consécutive où on n’augmente pas le prix de la cantine (…) C’est un challenge de garder un coût aussi peu élevé tout en augmentant les exigences sur la qualité », estime le maire.
Sodexo aux fourneaux jusqu’en 2025, et après…
Mais toutes ces évolutions se font à la marge d’un contrat de délégation de service public (DSP) signé par l’ancienne municipalité en 2018 avec Sodexo. Le géant de la restauration collective fournit la totalité des repas pour les 320 restaurants scolaires municipaux la cuisine centrale de Marseille.
Pour rappel, le Printemps marseillais avait indiqué vouloir « sortir du monopole de la Sodexo » durant sa campagne aux municipales de 2020. « Nous avons hérité de ce modèle lancé au milieu des années 1990, hyper centralisé dans la production et la gestion, rappelle Pierre Huguet. Aujourd’hui, la population a d’autres attentes pour l’alimentation ».
Toutefois, l’adjoint aux cantines estime également difficile « de revenir à un modèle « une cuisine dans chaque école« , avec des problématiques d’espace disponible ».
De quoi entretenir le flou sur le maintien d’une production centralisée de l’alimentation scolaire. « Nous travaillons à une véritable réforme de la cantine », assure Pierre Huguet qui envisage de la mettre en vigueur dès la fin de la DSP prévue en 2025. La société privée restera-t-elle derrière les fourneaux ? Le sujet reste sur la table.
Et deux additifs supplémentaires rajoutés d’eux-mêmes par Sodexo : E 110 et E 211