De nombreux projets et structures marseillaises ont décidé de mettre la gastronomie au service de la transmission et de l’insertion. Petit tour non exhaustif de quelques concepts.

Pour développer des projets communs, parler d’une seule voix et optimiser les parcours et l’acquisition de compétences, une douzaine de structures qui mettent chaque jour l’insertion à la carte se sont fédérées en collectif sous l’impulsion des Grandes Tables (Friche la Belle de Mai) et de la Table de Cana. Parmi elles, Le République (La Petite Lili), Festin L’Après-M, L’Armée du Salut, l’Arrosoir, l’Adap13, En chantier, Le Grand Pain, Meet My Mama, Gaz’elles, Ateliers Fruits et légumes solidarités (MIN), Bouillon de Noailles.

Des Étoiles et des Femmes

Après la création de la Table de Cana en 1992, la prise de conscience d’un plafond de verre, principalement pour les femmes, a fait mûrir deux ans plus tard un dispositif baptisé “Des Étoiles et des Femmes”. « On a voulu une formation vraiment valorisante, explique Armand Hurault, de l’association Festin. On a choisi le CAP cuisine. 9 mois de formation avec un programme déployé sur un an, mais le cœur du projet était de mobiliser des chefs étoilés du territoire pour que les femmes partent en stage chez eux, pour les mettre dans des conditions d’excellence, et parallèlement avoir un accompagnement renforcé (garde d’enfant, logement, mobilité, accès aux droits…). L‘idée était de faire péter ce plafond de verre ».

Pour celles qui vont jusqu’aux examens, le taux de réussite est de 98%. Au total, 70% des femmes trouvent un emploi ou se lancent elles-mêmes dans les six mois. « L’enjeu était de montrer que ça marche à Marseille, et partout, et tout le temps ». Le programme est aujourd’hui déployé dans 13 villes en France, et dès septembre dans le sud des Hauts-de-Seine.

insertion, Ces concepts culinaires marseillais qui mettent l’insertion à la carte, Made in Marseille
© Caroline Dutrey / Festin

Meet My Mama accompagne les femmes à vivre de leur talents culinaires

Meet My Mama est une école de formation révélatrice de talents culinaires du monde entier. La start-up, née en 2016 à Paris, s’est installée il y a quelques mois à l‘Épopée, premier village d’innovation éducative de France, dans les quartiers Nord.

Meet My Mama accompagne les femmes, réfugiées ou issues de l’immigration et passionnées de cuisine, à devenir cheffes. « On est dans une logique d’empowerment plus que d’insertion classique », affirme Youssef Oudahman, co-fondateur de l’entreprise. La première formation a débuté en septembre 2022 avec six mamans de différentes nationalités.

insertion, Ces concepts culinaires marseillais qui mettent l’insertion à la carte, Made in Marseille
© Olivia Chaber

Les collégiens à la rencontre des cuisiniers réfugiés

C’est un projet pilote à Marseille. Les journées Refugee Food Education visent à sensibiliser les jeunes générations sur la question de l’accueil des personnes exilées, en participant à des ateliers de cuisine animés par des chefs réfugiés. Si la première session du Refugee Food Education s’était tenue sur une seule journée en décembre 2021, le programme de cette deuxième édition a été réécrit pour intervenir tout au long de l’année scolaire. « C’est un projet en test à Marseille, et lorsqu’on aura trouvé la bonne formule, il pourra être répliqué au niveau national », assure Armand Hurault, directeur de Festin.

Dès l’année prochaine, il sera déployé dans trois autres établissements scolaires des Bouches-du-Rhône. « Notre objectif est de sensibiliser 450 collégiens par an », projette Fanny Borrot, directrice du développement de Refugee Food au niveau national.

Le Refugee Food Education vient compléter le Refugee Food Festival qui se tient chaque année depuis maintenant sept ans dans différentes villes de France. Cet événement mise sur la solidarité entre les restaurateurs en leur proposant d’accueillir des réfugiés à leurs fourneaux, pour développer les projets d’insertion sur le territoire.

Les dîners Food Connexion

Food Connexion, c’est relier deux personnes dont les chemins ne se seraient peut-être pas croisés autour d’une passion partagée, la cuisine. Une rencontre entre deux univers culinaires où deux cuisiniers amateurs deviennent, le temps d’une soirée, chefs d’un restaurant engagé marseillais.

Dans le cadre de ces soirées, deux prix sont affichés : un tarif classique entre 25 et à 30 € et un second à 10 € destiné à une clientèle bénéficiaire d’associations. Deux dîners ont déjà eu lieu investissant chaque fois de nouveaux endroits. D’autres arriveront bientôt sur la scène culinaire marseillaise et permettront d’affiner la recette, pour la répliquer à plus grande échelle.


Retrouvez ce dossier complet et nos autres articles dans le premier magazine Made in Marseille 

 

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