150 000 festivaliers sont attendus fin août au Delta Festival sur les plages du Prado. Pour assurer leur sécurité, les organisateurs annoncent une série de mesures.
Le Delta Festival est l’un des plus gros événements de l’année en France, près de 150 000 personnes sont encore attendues cet été sur les plages du Prado. Pendant 5 jours, du 23 au 27 août, des jeunes venus de tout le pays, et au-delà, vont fouler le sable marseillais pour profiter de 70 heures de musique dans une ambiance survoltée.
Les organisateurs veulent s’assurer néanmoins que rien ne viendra gâcher les festivités et que tout le monde se sentira en sécurité. Au coeur de la fête, les festivaliers auront de nouveau accès à une « safe zone ». Mais le lieu refuge quitte le village des associations cette année pour être mieux identifié. Il sera désormais situé sur une aire de passage centrale, entre les deux scènes principales, et surmonté d’un grand ballon lumineux de couleur violette, visible de jour comme de nuit.
Un dispositif renforcé contre les violences et discriminations
« La safe zone est un lieu où les festivaliers vont pouvoir trouver des bouchons d’oreille, des capotes de verre, des préservatifs, des éthylotests, mais aussi des personnes à leur écoute pour les rassurer, détaille Helena Boterf, chargée de mission lutte contre les discriminations. Il y aura aussi un petit espace en retrait pour pouvoir être au calme ». Au delà de ce périmètre dédié, les messages de lutte contre le sexisme, le racisme, l’homophobie et toutes les formes de discrimination seront affichés partout, dès l’arche d’entrée, sur les écrans géants et à travers une signalétique renforcée.
Une brigade dissuasive sillonnera également l’événement pour porter assistance en cas de besoin. 80 personnes se relaieront, sur différents créneaux de la journée, pour se déployer en fonction des indications et des alertes données depuis la safe zone.
Si ces mesures avaient déjà été mises en place l’an dernier, les organisateurs se félicitent de proposer un dispositif amélioré pour cette édition 2023. « Nous avons l’expérience des années précédentes, nous confie Lise Perrin, directrice des Relations Associations Engagées. Nous sommes beaucoup plus solides sur la sensibilisation des équipes. La totalité du staff est formée, y compris les bénévoles à travers des formations en ligne et des sessions de mise en pratique ».
Une application pour donner l’alerte
« The Sorority » sera également de retour. Cette application, proposée aux femmes et aux minorités de genre (personnes trans, intersexes ou non-binaires), permet à celles et ceux qui ne se sentent pas en sécurité de donner l’alerte aux 50 personnes connectées les plus proches.
« Il s’agit d’une véritable communauté d’entraide et ça commence dès l’arrivée dans les transports, nous explique la fondatrice de The Sorority, Priscillia Routier-Trillard. Il suffit d’ouvrir la carte pour se rendre compte qu’on n’est pas seul. Il y a 65 000 personnes inscrites à travers le monde. Il y a eu 200 000 téléchargements au total mais nous prenons le temps de bien vérifier chaque profil ».
Grâce à ce dispositif, cinq alertes ont pu être données lors de l’édition 2022. Des évolutions sont envisagées pour continuer d’améliorer le fonctionnement de l’application, comme sa traduction en anglais et l’intégration des associations de lutte contre les violences et les discriminations. « On réfléchit aussi à ouvrir les inscriptions aux hommes qui voudraient être aidés. Mais les femmes pourront faire le choix de rester en non-mixité », nous dévoile la jeune entrepreneuse qui confie être très attachée au Delta, « un des festivals les plus engagés ».
Première collaboration de l’APHM avec le festival
C’est une autre nouveauté cette année : l’Assistance publique – Hôpitaux de Marseille (APHM) s’engage aux côtés du festival. « C’est la première année que nous médicalisons le Delta, mais ça nous semblait important d’être présents car c’est un événement qui est en train de prendre une envergure nationale, souligne Céline Meguerditchian, cheffe de service des urgences à l’hôpital de la Timone. Nous allons effectuer un maximum de soins sur place. On aura trois médecins, trois infirmiers et infirmières ainsi qu’un coordinateur ».
Une collaboration dont se félicite Lise Perrin : « Avec l’APHM, on continue d’améliorer notre protocole d’intervention médicalisée ». Les organisateurs pourront aussi compter sur la présence de Plus Belle la Nuit. L’association fera de la prévention sur l’usage des drogues. Elle pourra notamment apporter son aide à certains consommateurs et soulager le travail des secouristes. Sound Sisters et le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles se tiendront également disponibles sur la safe zone.
Toutes ces mesures pour veiller sur les festivaliers ne s’arrêteront pas aux portes du Delta. La « safe zone » prendra ses quartiers à l’extérieur de l’événement, à proximité de la sortie, dès la fin des concerts pour continuer à offrir un espace de bienveillance et d’information aux noctambules.