En devenant la 4e école publique de cinéma en France, SATIS, basé à Aubagne, va disposer d’importants moyens techniques pour renforcer ses formations et proposer d’autres parcours dédiés aux métiers de l’audiovisuelle.

À Aubagne, le département Sciences, Arts et Techniques de l’Image du Son d’Aix-Marseille Université (AMU) plus communément appelé « le SATIS » rejoint le cercle très fermé des écoles supérieures publiques de cinéma. À ce jour, seules trois écoles en France (avec la FEMIS à Paris, l’école Louis Lumière à Saint Denis et l’ENSAV à Toulouse) bénéficient de ce statut. Un sésame pour la région Sud qui abrite pour la première fois sur son territoire une école gratuite dédiée aux métiers du cinéma et de l’audiovisuel.

Pour Rémi Adjiman, directeur de la structure, c’est une évolution logique « qui récompense le travail accompli depuis 35 ans ». Cela fait trois ans que la démarche avait été entreprise auprès du ministère de l’Education Nationale. Dès cette rentrée, SATIS accueillera de nouveaux étudiants.

SATIS, SATIS : La 4e école publique de cinéma en France s’ancre à Aubagne, Made in Marseille
SATIS va se doter d’un nouveau parcours de spécialisation effets spéciaux numériques et décors © Elea Ropiot | Aix-Marseille Université

Nouveaux parcours de formation

Chef opérateur, ingénieur son, perchman scripte, cadreur, monteur, assistant de réalisation, chargé de production… ou même réalisateurs pour les plus ambitieux et créatifs, SATIS forme à tous les métiers techniques via sa Licence Sciences et Technologies et des masters avec cinq parcours (déjà existants) son, prise de vue, montage, production et réalisation, composition musicale à l’image.

Ce nouveau statut s’inscrit dans le plan d’investissement France 2030. SATIS a ainsi bénéficié de 700 000 € d’aides de l’État et du CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) dans le cadre de l’appel à projet Grande Fabrique de l’Image et Compétences et métiers et d’avenirs. SATIS va se doter d’un nouveau parcours de spécialisation effets spéciaux numériques et décors, mais aussi développer les métiers de la post-production et ceux dans la direction du domaine, de la production déléguée et de la réalisation.

« Première école de cinéma en termes de moyens techniques »

SATIS va se distinguer ces prochaines années grâce à d’importants moyens techniques et humains : « Il y aura plus de formateurs permanents et on organisera des masterclass avec des intervenants professionnels de renom » ajoute Rémi Adjiman.

« Depuis une dizaine d’années, tout s’est accéléré très rapidement » déclare le directeur de l’école, qui a déjà connu une extension en 2021. Un nouveau bâtiment de 700 m2 a complété les 1600 m2 de locaux existants. Financés par l’AMU, la Ville d’Aubagne, le Département et la Région, de nouveaux moyens matériels et pédagogiques vont être déployés pour l’aménagement de cette extension.

Le nouveau bâtiment sera équipé de 11 cabines de montage film, 1 plateau de prise de son pour les musiciens, une régie de mixage musical et deux auditoriums de mixage multicanal Dolby Atmos pour les films. D’ici la rentrée 2024, SATIS deviendra l’école la plus dotée en termes de matériel technique, d’après son directeur.

SATIS, SATIS : La 4e école publique de cinéma en France s’ancre à Aubagne, Made in Marseille
Extension SATIS © Elea Ropiot | Aix-Marseille Université

SATIS, une culture du savoir-être

À SATIS, les étudiants sont reconnus pour « leur savoir-être » précise Rémi. Réalisations et projets collectifs, périodes de stage allant d’avril à septembre durant l’année scolaire… Les élèves sont amenés à travailler très tôt en équipe, et dans le milieu professionnel. Avec la renommée de SATIS, les étudiants disposent d’un réseau local solide composé de nombreuses chaînes de télévision, de prestataires locaux, de boîtes de production et producteurs en tournage, diffuseurs, loueurs…

En moyenne, SATIS possède un taux d’insertion professionnelle de 85 %, toutes formations confondues. « À la sortie du diplôme, beaucoup travaillent principalement dans la technique sur les plateaux de tournage », poursuit Rémi Adjiman.

SATIS a aussi développé un écosystème en interne. 8 anciens élèves, experts dans leur milieu, ont crée il y a 18 ans, la boîte de production Label 42. Mascarade, Stillwater, Novembre, Bac Nord… De nombreux films français sélectionnés au festival de Cannes, et tournés localement, ont fait appel à leurs services. À la Friche la Belle de Mai, d’autres anciens étudiants ont crée Lemon, un studio de création image et son. « Anciens ou nouveaux, les étudiants de SATIS se retrouvent partout et sont reconnus pour leurs qualités » se réjouit Rémi Adjiman.

Sans parler des nombreux anciens élèves primés ou ayant travaillé pour des films récompensés. La réussite professionnelle des étudiants s’explique par l’attrait de plus en plus significatif de la région Sud, qui s’impose comme une terre de cinéma.

Deuxième région audiovisuelle après Paris

L’Etat a débloqué 22,5 millions d’euros pour 4 projets culturels emblématiques du plan Marseille en grand. Une manière de structurer la filière et d’imposer la cité phocéenne et plus largement la région comme une terre de productions des industries créatives.

Parmi les projets majeurs : l’ouverture d’une deuxième école Cinéfabrique, sur le modèle de celle déjà existante à Lyon et le développement d’une antenne de la Cinémathèque française qui devrait s’installer au Dock des Suds ; la modernisation du Pôle Média de la Belle de Mai, notamment connu pour abriter les studios et les bureaux de la série Plus belle la vie et la création d’une base logistique pour accueillir les tournages de cinéma sur le boulevard Capitaine Gèze.

Rémi Adjiman reconnait cet « effort généralisé auprès des institutions » et l’attrait pour la région Sud. Cependant, il met l’accent sur la post production. « Contrairement aux tournages, toute la post-production d’un film est réalisé à Paris car les réalisateurs et auteurs viennent de là bas » et font appel à leur réseau local.

Manque-t-on de réalisateurs dans la région ? À cette question, le directeur estime ne pas tout miser sur la post-production, mais aussi sur la production exécutive et déléguée. « On ne crée pas un réalisateur, mais on peut lui apprendre les manières de financer et produire un film localement ». Raison pour laquelle, l’école a regroupé la production avec la réalisation dans l’un de ses masters.

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