Frédéric Bertucci est éco-acousticien. À l’aide de micros, le scientifique étudie le milieu marin pour mieux protéger la biodiversité contre la pollution sonore.
Les poissons parlent et entendent, le saviez-vous ? Frederic Bertucci, éco-acousticien, écoute le milieu marin en plaçant des micros sous l’eau. Cela lui permet de savoir « quelles espèces sont présentes et comment elles interagissent entre elles et avec leur environnement » explique le chargé de recherche à l’UMR Marbec de l’Institut de recherche pour le développement à Sète.
Lors d’une conférence naviguée, à l’occasion des Assises nationales de la biodiversité 2023 qui se sont déroulées à Marseille, du Vieux-Port au large du Frioul, à bord du bateau hybride Hélios, le scientifique a présenté les enjeux de la protection sonore pour les écosystème marins. « Comme nous, les poissons disposent d’une oreille interne et communiquent entre eux, notamment lors du cycle de reproduction » souligne l’éco-acousticien.
Des initiatives menées pour réduire la pollution sonore
Avec l’activité humaine, une nouvelle forme de pollution est apparue : la nuisance sonore. « Si il y a trop de bruit, les bébés poissons ou les larves peuvent être désorientées et ne pas trouver des endroits propices à leur développement » alerte Frédéric. L’éco-acousticien étudie donc l’anthrophonie, soit l’ensemble des sons produits par l’homme, qui peut devenir une véritable pollution marine en mer Méditerranée et en France d’outre-mer.
Pour diminuer la pression acoustique, plusieurs initiatives peuvent être menées : en réduisant la vitesse des bateaux, en entretenant mieux son moteur, en privilégiant l’électrique ou l’hybride à la place du thermique… Le scientifique propose également de « fermer des zones à certaines périodes de l’année, au moment de la reproduction d’une espèce spécifique ».
Plus largement, l’Organisation maritime internationale recherche des pays pilotes internationaux dans le cadre du projet de partenariat GloNoise. Encore en cours d’approbation, le projet doit être lancé à la mi-2023. La stratégie vise à réduire le bruit sous-marin des navires commerciaux dès 2024.