Les Assises nationales de la biodiversité s’achèvent à Marseille. Elles adressent 15 propositions aux collectivités de tout le pays pour mettre la préservation du vivant au cœur de leurs politiques.

« L’humanité peut survivre à un réchauffement de 4 degrés de la planète. Mais l’humanité ne peut pas survivre à la disparition des pollinisateurs ». C’est ainsi que Philippe Boyer met la protection de la faune et de la flore au centre de la lutte environnementale.

La structure qu’il préside, IdealCO, co-organisait les 13e Assises nationales de la biodiversité à Marseille, les 5 et 6 juillet avec les Eco Maires. L’association d’élus locaux et nationaux, défenseurs de l’environnement, promeut le développement durable à tous les échelons territoriaux et de proximité avec les citoyens.

En partenariat avec le Département des Bouches-du-Rhône qui accueillait l’événement, près de 1 500 élus, associatifs, scientifiques, entreprises… ont participé à une cinquantaine de conférences. « Nous avons pu échanger sur les solutions et propositions concrètes afin de protéger et favoriser le développement de la biodiversité » résume Jean-Pierre Bouquet.

Le président des Eco Maires, édile de Vitry-le-François (Marne), estime que « ce sont les collectivités qui peuvent porter les actions ciblées et adaptées aux territoires en matière d’écologie ».

15 mesures à appliquer pour sauver la biodiversité des territoires

Encore faut-il que ces collectivités aient une feuille de route claire et se donnent les moyens de l’appliquer. Les Assises de la biodiversité ont accouché de 15 mesures [voir encadré] autour de trois axes et invitent les institutions locales à les traduire sur le terrain.

D’abord sur la question des « menaces à la biodiversité », que les mairies, métropoles, départements et régions doivent « intégrer réellement dans leur planification » insiste Philippe Boyer. La première menace étant l’activité humaine, en particulier l’urbanisation et l’artificialisation. « Il faut faire de la biodiversité un incontournable des documents d’urbanisme » poursuit-il. « Maintenir des couloirs naturels, des cours d’écoles, des places publiques végétalisées… Ça doit être inscrit dans les règlements des Plans locaux d’urbanisme (PLU) ».

Parmi les autres menaces, viennent les diverses pollutions agricoles, industrielles, consuméristes… Mais aussi naturelles, avec les espèces exotiques envahissantes que les congressistes invitent à éradiquer activement.

Les prochaines Assises nationales de la biodiversité se dérouleront en 2024 à La Rochelle. Elles seront l’occasion de voir si les collectivités ont fait du vivant un axe central de leurs réflexions.

Les 15 propositions issues des Assises nationales de la biodiversité 2023 à Marseille :

« Réduire les menaces sur la biodiversité »

  • lntégrer la biodiversité à la planification territoriale et règlementaire.
  • Conserver les milieux naturels existants grâce à des systèmes de zones protégées et d’autres mesures efficaces et équitables.
  • Contrôler ou éradiquer les espèces exotiques envahissantes afin d’éliminer ou de réduire leurs impacts
  • Viser l’élimination des déchets plastiques.
  • Contribuer aux mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques grâce à des approches fondées sur les écosystèmes.
  • Rétablir et restaurer les écosystèmes et leur connectivité.
  • Assurer la conservation et le rétablissement des espèces vulnérables, sauvages et domestiques, et gérer efficacement leurs interactions avec l’humain.
  • Réduire la pollution de toutes les sources à des niveaux qui ne nuisent pas à la biodiversité, aux fonctions des écosystèmes et à la santé humaine.
  • Viser la réduction de l’utilisation des pesticides du deux tiers au moins.

« Partager les bienfaits de la biodiversité »

  • Viser à ce que les zones d’agriculture, d’aquaculture et de sylviculture urbaines soient accessibles, gérées durablement et contribuent à la sécurité alimentaire.
  • Augmenter la superficie des espaces verts et bleus et améliorer l’accès équitable à ces espaces.

« Solutions, gouvernance, gestion et éducation : renouer avec la nature »

  • À savoir prioriser les solutions basées sur la nature en matière de protection contre les aléas et événements climatiques extrêmes et de régulation de la qualité de l’air et de l’eau.
  • Intégrer la biodiversité dans les cadres de gouvernance et les politiques publiques, et accroître les ressources financières allouées à sa conservation et à sa gestion durable.
  • Assurer la participation des territoires à la prise de décisions et au processus d’acquisition et de transmission des connaissances.
  • Contribuer, par l’éducation et la participation citoyenne, à ce que les entreprises soient encouragées à faire des choix responsables envers la biodiversité.
Bouton retour en haut de la page