En l’honneur de la Coupe du monde de Rugby et de l’arrivée de la flamme olympique, un feu d’artifice au rythme sportif illuminera le ciel marseillais ce 14 juillet.
« À Marseille, c’est toujours un vrai spectacle, c’est costaud ! ». Fanny Harfi-Parlant et son équipe d’une dizaine d’artificiers sont dans les starting-blocks au pied du fort Saint-Jean, alors que le jour J approche. Ce 14 juillet, un show de 28 minutes bien rythmé attend les spectateurs du feu d’artifice tiré en l’honneur de la fête nationale.
Car cette année, le spectacle sera de mèche avec l’actualité : les 12 « tableaux » évoqueront le thème du sport, et plus particulièrement la Coupe du monde de Rugby ainsi que la flamme des Jeux olympiques 2024, deux événements majeurs que Marseille accueillera.
Du côté de l’ambiance musicale, l’enfant du pays, chanteur et rappeur marseillais Soprano sera mis à l’honneur. Deux de ses titres seront joués pour mettre l’ambiance sur le Vieux-Port. Un hommage à la diva Tina Turner, décédée en mai dernier, devrait venir clore le spectacle lors du bouquet final, nous glisse Fanny, assistante de direction chez Concept Spectacles Production.
Cette société, basée à Carnoux, supervise l’événement pour la troisième fois. Aux côtés de deux autres entreprises, les italiens de Pyroemotions et la SA Art & Feu, elle a déjà été aux commandes des feux d’artifice marseillais du 14 juillet en 2019 et en 2022.
Un spectacle réglé comme du papier à musique
Pour cet événement, les 16 artificiers présents sur place travaillent avec des projectiles de type chandelles et des monocoups. « Dans le jargon, on dit qu’ils « dansent », car ils sont très réactifs et il y a des effets sur chaque battement de la musique », explique Fanny Harfi-Parlant.
Les équipes « écrivent » et visualisent le spectacle à l’avance à l’aide d’un logiciel (Galaxy Pyrodigit). Durant le spectacle également, tout est géré numériquement, et « time codé en fonction de la musique. Chaque système de tir est indépendant, ce qui nous permet d’être autonome si on a un problème avec la régie principale ».
Vingt postes de tir sur flotteurs attendent d’être installés le long du quai du Port, sur une distance de 800 mètres. Mais les plus gros produits, à savoir les chandelles et les « bombes » de 150mm de calibre, sont déjà postés à trois endroits sur les remparts du fort d’Entrecasteaux, pas mesure de sécurité.
« Sur le Vieux-Port, la distance de sécurité est réduite à 25 mètres, étant donnée la présence des personnes sur leurs bateaux, poursuit l’artificière. Nous avons des bombes sphériques et cylindriques, et des bombes qu’on appelle des stutata, qui produisent plusieurs effets différents en un seul projectile, et qui durent plus longtemps ».
Viser le minimum d’impact écologique
Si la configuration reste à peu près la même que lors des autres années, des efforts sont faits dans le but de diminuer l’impact écologique des artifices. « Le directeur de Pyroemotions travaille en étroite collaboration avec nos fournisseurs pour pouvoir fabriquer des projectiles et des contenants qui soient le plus biodégradables possibles », précise Fanny Harfi-Parlant.
Gomme arabique, maïs, sucre, scotch papier… « On n’utilise pas de produits dits « compacts », que l’on va trouver dans le marché chinois et qui sont les plus communs à la vente au grand public. Ils font de très beaux effets, mais causent beaucoup de déchets aluminium et papier plastifié ».
Tous les produits utilisés par le groupement d’entreprises sont « fabriqués en Italie, à la demande, dans de petites usines familiales. Ils ont leurs normes CE. On essaye de faire en sorte d’avoir des produits de qualité, qui se rapprochent de notre idéal d’écologie ». De même, « tous les monocoups sont rechargeables, on ne les jette pas leurs contenants », assure Fanny.
Top départ à 22h30
Vendredi soir, le coup d’envoi du feu d’artifice sera donné à 22h30, sous réserve, bien sûr, de bonnes conditions météorologiques. Les équipes consultent régulièrement leur anémomètre, qui permet de mesurer la vitesse du vent. Pas d’inquiétude à avoir pour l’instant. « Normalement, ils n’annoncent que 10 km/h ! », espère la responsable régie.
Si de nombreux points de vue permettent d’admirer le spectacle, comme la colline de Notre-Dame de la Garde ou le jardin du Pharo, « l’idéal reste quand même le Vieux-Port, au cœur de l’action ». Mais attention, il faudra, comme chaque année, arriver en avance pour espérer avoir une place.