Les restaurateurs ont réinstallé leurs transats à l’Escale Borély, mais derrière la bande de plage qu’ils ne sont plus autorisés à occuper.
Sur la zone balnéaire qui fait face à l’Escale Borély, les transats des bars et restaurants sont revenus depuis une dizaine de jours. Mais en retrait du rivage contrairement au passé. Durant des années, ils proposaient des chaises longues à leurs clients sur le sable, à quelques mètres de la mer.
Désormais, la municipalité les autorise à utiliser un périmètre en retrait de la plage, derrière la promenade piétonne. Chaque commerçant possède « la même superficie, soit environ 250 m2 », nous explique Dona Richard, conseillère d’arrondissement à la mairie des 6-8, en charge de l’Escale Borély.
Cette mesure repose sur plusieurs raisons. Comme le décrit Hervé Menchon, adjoint au littoral à la mairie centrale, sous l’effet de l’érosion, accentuée par le changement climatique, les plages se réduisent. Le sable, souvent renouvelé, coule vers le fond avec un potentiel impact pour la flore marine, comme les herbiers de posidonie. Il s’agit donc de libérer un maximum d’espace pour tous les plagistes en évitant les réensablements artificiels.
Les élus locaux rencontrent les commerçants
Une situation compliquée pour les bars et restaurants qui proposaient des transats à leurs clients depuis des années sur le sable, aux abords de la mer.
Le Sport Beach, restaurant à l’entrée de l’Escale, a eu peu de temps pour s’adapter mais Alain Michaud, le gérant de l’établissement, bénéficie de plus d’espace. « Avant je pouvais mettre 40 transats sur ma plage et maintenant je vais peut-être pouvoir passer à 60 ».
Autre ambiance pour son confrère l’Indigo, proche de la grande roue, qui a vu ses transats diminuer quasiment de moitié, passant de 110 à 60 cette année. « Notre chiffre d’affaires a été divisé par deux, on devait commencer au mois de mai et on se retrouve à débuter il y a peu, s’agace le responsable, alors que la décision des pouvoirs publics a retardé leur installation. Nous avions 14 employés avec le restaurant et nous sommes à 6 actuellement. »
De plus, les conditions météo du mois de mai n’ont pas facilité les choses pour les commerçants qui déplorent un mauvais début de saison. S’ajoutent les émeutes de la semaine dernière qui ont fragilisé encore davantage leur activité.
Les restaurateurs veulent rester positifs
Les restaurateurs les plus au Sud ne cachent pas non plus une certaine inquiétude quant au démarrage de la saison. Pour Céline Guintrand, gérante du Bistingo, « c’est Cassis ou La Ciotat » qui récupèreront ses clients. Même si elle est fière de sa nouvelle surface rénovée, elle estime « qu’il faut rendre la plage aux Marseillais mais certains veulent des zones privées ».
« La plupart sont contents d’avoir pu récupérer leur plage, souligne la maire des 6e et 8e arrondissements de Marseille, Olivia Fortin. La saison à mis du temps à démarrer, mais je suis confiante et j’espère que l’été va bien se passer ».
Une partie des restaurateurs souhaite rester positifs : « c’était soit une surface comme celle-ci, soit rien. Le choix est vite fait ».