Une aire marine protégée de 850 hectares est en création dans la baie de Marseille. Ce périmètre de protection de la biodiversité intègre les îles du Frioul et les récifs artificiels du Prado.
C’est à l’occasion de la journée mondiale des océans, jeudi 8 juin, que le Conservatoire du littoral, le Parc national des Calanques et la Ville de Marseille ont annoncé la création d’une grande aire marine protégée autour du Frioul, dans la baie marseillaise.
En effet, seule la partie terrestre de l’archipel fait aujourd’hui partie du « cœur » du Parc national. Ainsi, la partie émergée des îles jouit d’une protection forte de la biodiversité. Ce n’est pas le cas pour la partie marine, en « aire d’adhésion, ce qui n’implique qu’une protection à la marge », rappelle l’adjoint marseillais au littoral, Hervé Menchon.
Mais plus pour longtemps. Par arrêté préfectoral, l’État « nous a transféré 850 hectares de domaine public maritime autour du Frioul pour 30 ans », explique Caroline Illien, chargée de mission au Conservatoire du littoral. Ce périmètre d’environ 500 mètres autour de l’archipel intègre également les 220 hectares de récifs artificiels dans la baie du Prado.
Pas de « mise sous cloche instantanée de la zone »
Lors du conseil municipal de Marseille, le 30 juin. Les élus acteront une convention de gestion tripartie entre la Ville, le Parc national et le Conservatoire du littoral. Cette zone deviendra officiellement une « aire marine protégée ». « La première dans les Bouches-du-Rhône », précise Caroline Illien.
Reste à comprendre ce que cela signifie. Car « il n’y a pas de création de règlement d’office, ni de mise sous cloche instantanée de la zone, reprend-elle. C’est un cadre juridique qui permet de mener des actions et de renforcer des règles ».
Il y aura donc un cadre réglementaire renforcé sur cette zone. Mais il faudra d’abord « le co-construire avec les trois partenaires, et les usagers », insiste Hervé Menchon. Pour lui, « l’implication des citoyens dans la gestion des espaces est la meilleure garantie de la conscientisation des enjeux et du respect des règles à venir ».
Premier enjeu : « préserver la posidonie »
Ils seront également impliqués dans la création d’un « plan de gestion » de l’aire marine protégée. Il prévoit les actions concrètes pour protéger mieux la biodiversité. « Le premier enjeu, c’est de préserver la posidonie », pose l’élu au littoral.
La plante aquatique est aussi fragile qu’importante pour l’écosystème méditerranéen. Elle permet le développement de la faune tout en produisant de l’oxygène et en capturant énormément de CO2. « Plus que la forêt amazonienne à l’hectare », selon Caroline Illien.
Une expérimentation est d’ailleurs en cours pour planter de véritables champs au cœur des récifs artificiels du Prado, dans la nouvelle aire marine protégée. Mais il s’agira aussi de mieux protéger les herbiers existants autour du Frioul. Les calanques de l’archipel sont assaillies de navires de plaisance durant l’été, dont les ancres font de gros dégâts sur les plantes.
« Nous déploierons un plan de mouillage, avec des bouées d’amarrage pour ne pas impacter les fonds marins », précise Hervé Menchon. La création de l’aire marine sera également l’occasion de déployer une série d’actions, comme le nettoyage de fonds marins pollués, et des opérations de sensibilisation du public.
Enfin, ce nouveau périmètre protégé disposera de deux « écogardes maritimes saisonniers alloués à cette zone », ajoute Caroline Illien.