Sous décision commune de la Ville de Marseille et de l’État, les restaurateurs de l’Escale Borély ne pourront plus proposer de transats en location sur la plage à proximité de l’eau dès cet été.
Pas de transats cet été sur la plage au pied de l’Escale Borély ? C’est ce qu’annonce La Provence et nous confirme l’adjoint municipal au littoral, Hervé Menchon. « Après le 30 avril, les activités commerciales ne seront plus autorisées sur les plages », appuie l’élu.
« Cette affaire est dans les tuyaux depuis bien longtemps », rappelle-t-il, face à la colère des restaurateurs concernés. Ils se plaignent de ces nouvelles règles imposées alors que la saison estivale est sur le point de démarrer.
Plusieurs bars et restaurants proposent depuis des années des dizaines de transats pour leurs clients sur le sable, à proximité de l’eau. La fin d’une époque, et d’une activité économique non négligeable.
« On va aider les commerçants à se repositionner »
L’État et la Ville, qui se partagent la gestion du parc balnéaire du Prado dans un imbroglio administratif, se sont accordés sur cette décision qui se base sur plusieurs points. Comme le décrit Hervé Menchon, sous l’effet de l’érosion, accentuée par le changement climatique, les plages se réduisent. Le sable, souvent renouvelé, coule vers le fond avec un potentiel impact pour la flore marine, comme les herbiers de posidonie.
Face à cette diminution de la bande littorale, les pouvoirs publics souhaitent libérer le maximum d’espace disponible au grand public. Dans cette situation, les transats en location peuvent être considérés comme une forme de privatisation des plages.
« La situation nous oblige à penser ce service autrement », estime l’adjoint au littoral. « On va aider les commerçants à se repositionner mais sur des zones moins proches de la ligne d’eau. Si on travaille avec les restaurateurs, on va trouver des solutions qui conviennent à tout le monde ».
Vers un grand réaménagement des plages du Prado ?
D’un point de vue administratif, la gestion des plages du Prado est pour le moins complexe. L’État, qui a la main, délègue temporairement cette autorité à la Ville jusqu’au 1er mai 2023. « Mais le conseil municipal votera en juin pour que nous reprenions à nouveau la gestion jusqu’en 2026 », explique Hervé Menchon. « Sans pour autant autoriser le retour des transats sur le sable », rajoute-t-il.
Et après 2026 ? « Il y aura de nouvelles négociations avec l’État en amont pour renouveler. Mais autour d’un véritable projet cette fois, pour tout l’espace balnéaire », explique l’adjoint au littoral. « Avec une redéfinition complète de ces espaces, l’élargissement des plages, un concours d’architecture…». Les études et réflexions se poursuivent sur cette opération déjà dans les tuyaux.
« À ce moment-là, la question des transats reviendra sur la table », reprend l’élu. « Et les autres activités commerciales de bord de mer aussi. Comme la location de pédalos, de paddles, etc. ».