La Soleam a lancé un marché de maîtrise d’œuvre pour la requalification de la place Providence à Belsunce. Le projet doit transformer ce parking en grande place arborée d’ici à 2025.
La société publique locale d’aménagement métropolitaine, la Soleam, vient de lancer un « marché de maîtrise d’œuvre pour la requalification de la place Providence », en plein cœur de Belsunce, à Marseille.
Elle cherche des équipes comprenant un « concepteur paysagiste et un urbaniste transitoire » pour « mener à bien les études et les travaux d’aménagement ». Ils ont jusqu’au 13 mars pour candidater.
Cette consultation semble marquer le lancement officiel de ce projet dans les tuyaux depuis déjà 2017. Il vise à reconvertir un des derniers parkings de surface en centre-ville de Marseille en grande place arborée de 2 500 m2. Mais l’opération totale porte sur plus de 4 000 m2 puisqu’elle concerne également les amorces des rues alentour et le triangle au croisement des rues Nationale, de la Providence et des Convalescents.
Le budget du marché de maîtrise d’œuvre de la Soleam atteint « 1,9 million d’euros hors taxes ». L’enveloppe globale pour l’ensemble du projet devrait atteindre plus de 3 millions d’euros comme l’annonçait la société publique.
Premier coup de pioche attendu en 2024
L’opération s’inscrit dans un quartier ancien au tissu urbain très dense, quasiment dépourvu d’espaces publics, encore moins végétalisés, et où 78 % des ménages n’ont pas de voiture.
La concertation publique l’année dernière avait toutefois déclenché une levée de boucliers des grossistes en textile qui représentent l’activité économique historique du quartier, bien qu’en perte de vitesse. Ils craignent que la fermeture du parking en septembre 2022 porte un coup potentiellement fatal à leur commerce.
Mais les décideurs publics, la Métropole Aix-Marseille-Provence et la Ville de Marseille, semblent avoir tranché. Les travaux doivent débuter en 2024, pour une livraison espérée en 2025.
Une première place « transitoire » avant les travaux définitifs
Toutefois, avant de lancer l’aménagement définitif, les institutions « souhaiteraient pouvoir tester les futurs aménagements via des aménagements d’urbanisme transitoire » pensés avec les habitants, indique la Soleam.
Ces réalisations provisoires doivent prendre place dès la fin des fouilles archéologiques pour une durée de six mois. Elles seront ainsi « un test grandeur nature des aménagements définitifs qui seront réalisés en phase travaux ».
Cette expérimentation, pensée comme la « poursuite de la concertation avec les habitants », pourra orienter les aménagements définitifs. « Le projet pourra être ainsi adapté aux pratiques constatées entre la fin des fouilles et le lancement des travaux ».
Si le projet final est censé être évolutif avec le temps et selon les usages, les décideurs publics ont déjà dessiné les contours d’une « place méditerranéenne, simple et sobre dans sa conception ». Ils prévoient des alignement d’arbres sur le pourtour du site qui devra être « exemplaire en matière de conception et de réalisation environnementale ».
Des surprises archéologiques à prévoir ?
Les fouilles archéologiques préalables vont bientôt débuter et devraient « durer de 4 à 6 mois », selon la Soleam. Mais leur issue est incertaine, comme toujours dans l’hyper-centre de Marseille, dont le sous-sol réserve souvent des surprises.
On se souvient des fameux « tibias de Jules César » que l’on trouve à chaque coup de pioche, comme aimait à plaisanter l’ancien maire Jean-Claude Gaudin. D’autant que le port antique de Marseille se situe à 300 mètres à vol d’oiseau.
Un premier diagnostic archéologique partiel, réalisé en 1999 sur la place Providence, avait révélé de multiples fosses. Et mis au jour « quelques tessons d’époque grecque, vraisemblablement du 3e siècle avant Jésus Christ ».
Si les chercheurs tombent sur des vestiges antiques d’intérêt majeur, le calendrier du projet pourrait être repoussé… aux calendes grecques.