Des diagnostics sont en cours concernant les fissures de la statue du David devant les plages du Prado. Les premières observations sont rassurantes, mais des investigations complémentaires vont suivre.
Du haut de ses 5 mètres, la statue du David trône en bord de mer. Un repère pour les Marseillais devant les plages du Prado. Mais cette reproduction de l’œuvre originelle de Michel-Ange, sculptée par le non moins célèbre marbrier marseillais, Jules Cantini (1826-1916), porte une plaie inquiétante.
Depuis l’année dernière, des amoureux du patrimoine alertent sur une fissure importante qui sillonne son dos. Elle évoque une lacération partant de l’épaule gauche jusqu’au flanc droit. Mais Goliath n’y est pour rien, seul le temps et son exposition aux embruns et vents marins semblent responsables. D’ailleurs, la veine est visible sur des photos datant de plus de 20 ans.
Toutefois, suite aux dernières alertes, la Ville de Marseille, propriétaire de l’œuvre depuis 1913 par don de son créateur, a souhaité « se rassurer » sur la gravité de la cicatrice, explique Éric Méry, adjoint à la protection du patrimoine municipal.
« Rien de grave sur cette première observation »
Le Centre interrégional de conservation et de restauration du patrimoine (CICRP) a ainsi réalisé un premier diagnostic. « Une étude acoustique qui permet, grâce au son, de déterminer si la statue est fissurée de l’intérieur. Et donc, la gravité structurelle de la dégradation », poursuit l’élu.
« Rien de grave sur cette première observation, rassure-t-il. Ce premier test n’a pas révélé de faille interne ». Mais il précise que l’intervention, réalisée deux semaines auparavant, mérite d’être renouvelée.
Elle s’est déroulée « dans des conditions compliquées par vent très fort ». Les experts du CICRP « doivent y retourner rapidement », assure Éric Méry, pour « consolider leurs observations ».
Un bureau d’études spécialiste du marbre en renfort
Ces derniers conseillent d’ailleurs à la Ville « des investigations complémentaires. Ils nous ont déjà demandé de nous rapprocher d’un bureau d’études spécialiste du marbre », matériaux dans lequel le David a été taillé.
Car, quand bien même les experts se veulent rassurants sur la solidité interne de la statue, « il faut analyser la gravité des fissures extérieures. Une fois que ce sera fait, on saura quoi faire ».
Petite restauration esthétique ou consolidation plus importante ? « La direction de la culture tranchera, précise Éric Méry. Mais je ne doute pas que le maximum sera fait. C’est un sujet qu’on prend très au sérieux ». Comme beaucoup de Marseillais.