La ZFE interdit progressivement les voitures polluantes dans le centre de Marseille. L’État souhaite augmenter les aides pour que les plus modestes accèdent à des véhicules « propres », comme un prêt à taux zéro expérimental.
La zone de faibles émissions mobilité (ZFE-m) devait interdire aux véhicules les plus polluants d’entrer en centre-ville de Marseille à partir de septembre 2022. Les panneaux marquant l’entrée du périmètre sont bien présents depuis cette date. Mais la phase dite « pédagogique », sans verbalisation des contrevenants, s’est prolongée jusqu’au 1er janvier 2023.
C’est donc désormais officiel : si votre véhicule est classé Crit’Air 4 ou 5, ou si vous ne possédez pas de vignette, vous vous exposez à une amende de 68 à 135 euros. Théoriquement. Car à l’heure actuelle, aucun contrôle spécifique n’est programmé par la préfecture de police. Mais les agents peuvent vérifier la validité de votre vignette lors de contrôles classiques.
En effet, si la mise en place des ZFE dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants est imposée par l’État, « il s’agit d’un cadre national avec un calendrier très flexible », relativise le ministre des Transports, Clément Beaune. Ce sont les métropoles qui précisent les conditions, localement. Résultat : « Ce n’est pas le même rythme à Marseille, Toulouse ou Grenoble ».
Le bonus écologique augmente pour les plus modestes
Car, selon le territoire, les conditions pour se séparer de son véhicule personnel, ou en acheter un moins polluant, « sont parfois plus difficiles que d’autres », admet le ministre. « Vous avez des populations qui sont plus ou moins pauvres, et plus ou moins dépendantes de la voiture », explique Clément Beaune, alors qu’il visite le chantier d’extension du tramway vers le Nord.
Un bon exemple, puisque le futur tram traversera des quartiers aux taux de pauvreté très importants, mal desservis en transports en commun, mais pas avant 2025. Pour l’heure, ces habitants en difficulté doivent se soumettre aux nouvelles règles. Sans compter que localement, aucune aide financière conséquente n’existe pour acheter un véhicule récent, et donc autorisé en ville.
C’est pourquoi l’État a « augmenté le bonus pour les ménages les plus modestes cette année, dans la loi de Finances en vigueur depuis le 1er janvier », rappelle le ministre. En effet, le bonus écologique atteint par exemple 7 000 euros désormais pour les foyers à faibles revenus.
Vers un prêt à taux zéro à Marseille
Mais Clément Beaune annonce que les Marseillais pourraient bénéficier d’aides à la conversion supplémentaires. « On a créé dans deux ZFE des prêts à taux zéro qui sont expérimentés. On peut l’étendre à d’autres métropoles. Ça pourrait concerner Marseille dans les mois qui viennent », annonce le ministre. « On est en train de regarder ce dispositif avec Christophe Béchu », le ministre de la Transition écologique.
« S’il faut renforcer les aides pour le passage à l’électrique ou aux véhicules propres afin que les ménages modestes ne soient pas pénalisés, on le fera », appuie Clément Beaune. « Le boulot de l’État est d’accompagner par les aides nationales ».
Des radars automatiques pour véhicules polluants à partir de 2024 ?
Le gouvernement aide et la Métropole fixe les règles, donc. Mais pour les faire respecter, et sanctionner les contrevenants, l’État peut aussi « mettre à disposition des collectivités qui le souhaitent un dispositif de contrôle-sanction automatisé » explique le ministre. À savoir, des radars automatiques.
Il ouvrira pour cela « un marché national » à disposition des métropoles à partir de 2024. Aix-Marseille-Provence aura le choix d’équiper la ville, ou non, de ces radars anti-véhicules polluants.