L’inauguration du A Galeotta, premier navire fonctionnant au GNL de la Corsica Linea, vendredi 6 janvier, a marqué la première sortie publique de Christophe Castaner en tant que nouveau président du Grand port maritime de Marseille.

Premier grand bain pour Christophe Castaner à Marseille. Depuis sa défaite aux dernières élections législatives, l’ex-ministre de l’Intérieur s’est fait très discret. Plus encore lorsque son nom a été évoqué pour présider le conseil de surveillance du Grand port maritime de Marseille. « Un parachutage » pour la CGT (professions portuaires et dockers), qui menaçait fin novembre d’un conflit social.

Élu par 15 voix contre 2, le 25 novembre dernier, Christophe Castaner installé dans ses fonctions, a effectué sa première sortie publique et médiatique, à l’occasion de l’inauguration du nouveau navire de la Corsica Linea, baptisé A Galeotta, fonctionnant au GNL. Il permet à la compagnie d’ouvrir la voie à un transport maritime responsable et durable en Méditerranée, anticipant les contraintes réglementaires.

Les zones Seca et Eca, pour un transport plus propre

Si le transport maritime ne représente que 3 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, cette part pourrait atteindre 17 % dans d’ici 2050 avec l’augmentation du trafic. Les compagnies maritimes investissent donc massivement dans des solutions plus respectueuses de l’environnement. En cela, la Corsica Linea en est l’illustration en anticipant les règles imposées par la future zone de contrôle des émissions atmosphériques en Méditerranée.

La zone de contrôle des émissions d’oxydes de soufre (zone SECA) en Méditerranée a été validée par l’Organisation maritime internationale et entrera en vigueur en juillet 2025 à Marseille, « parce que vous avez mis la pression », estime le nouveau président du GPMM, à l’attention des élus.

En février dernier, à l’occasion du Forum des mondes méditerranéens qui s’est tenu à Marseille, Benoît Payan et 24 autres maires du pourtour méditerranéen avaient lancé un appel pour accélérer la mise en place d’une zone ECA en Méditerranée, qui concerne plus de polluants que le soufre. « On va déjà enclencher l’étape suivante, qui est un classement dans la zone Eca pour d’autres polluants, les particules fines en particulier, exprime Clément Beaune, ministre des Transports, en marge de la cérémonie. J’avais discuté avec le maire de Marseille et le préfet Christophe Mirmand, lors de ma venue en juillet dernier. Une demande très forte était exprimée sur le contrôle des navires pour limiter la pollution, on les a renforcés avec même des contrôles innovants : des drones [lire notre sujet ici]».

Marseille-Fos, hub GNL de premier plan

En trois ans, le port de Marseille est devenu un hub de GNL de premier plan grâce à l’engagement des armateurs, mais aussi parce que depuis un an, une solution d’avitaillement de ce carburant est possible au sein même du port, grâce à des opérateurs privés.

De fait, Marseille-Fos accueille de plus en plus de navires au GNL. « De 27 escales au GNL en 2019, nous sommes à 140 aujourd’hui », détaille Christophe Castaner. Le territoire possède également un terminal méthanier. « Le port de Marseille a battu le record de trafic import de GNL en 2022 ». Une croissance liée au contexte politique, mais aussi « la démonstration forte de l’importance et du rôle du port dans la souveraineté énergétique de la France ». 

En rappelant l’engagement du GPMM aux côtés de ses clients armateurs en faveur de la transition énergétique, Christophe Castaner se place « comme le garant de la stratégie de ce port vert au service de l’économie bleue pour réaffirmer le destin maritime de Marseille, bâtir un port à l’image de Marseille en grand, l’inscrire dans cette perspective de croissance durable ». Une ambition affichée par Emmanuel Macron en septembre 2021, depuis les Jardins du Pharo, pour faire Marseille-Fos la tête de pont d’un axe Méditerranée-Rhône-Saône.

La performance environnementale, « une priorité absolue »

Si le GNL est pour l’heure la meilleure des alternatives disponibles immédiatement, la nécessité de mener ces politiques de décarbonation est prégnante. « L’ensemble des acteurs de l’économie bleue et des élus locaux portent cela et nous devons les accompagner », ajoute-t-il.

De nouvelles sources d’énergie sont à l’œuvre : l’hydrogène vert se développe avec l’implantation d’ici à trois ans d’une centrale d’hydrogène dans la zone industrialo-portuaire. « L’éolien offshore avec des appels à projets de l’État qui vont bientôt aboutir et nous serons au rendez-vous. Le branchement électrique à quai », ajoute le l’ancien ministre. « 1 200 escales sont branchées chaque année, et ces branchements s’appuieront sur le développement de notre propre production d’énergie photovoltaïque au sein même de l’enceinte du port d’ici à 2027 ».

Pour le nouveau président du conseil de surveillance du GPMM, la performance environnementale est aujourd’hui un vrai facteur de différenciation, d’autant plus important dans la compétition que se livrent tous les grands ports méditerranéens. « Le port aujourd’hui en fait sa priorité absolue et ce sera le fil conducteur de notre action pour défendre et développer son activité ».

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