Bienvenue dans l’atelier de Marcel Carbonel. À deux pas du Vieux-Port, cette fabrique de santons perpétue la tradition depuis 1935.
Depuis le 19 novembre, la foire aux santons a débuté sur le Vieux-Port. À quelques mètres de là, en longeant le quai Rive Neuve, puis en remontant la rue Robert, se trouve l’atelier de Marcel Carbonel, l’une des plus anciennes fabriques de santons de Provence. Elle permet à la tradition de perdurer dans les crèches des familles provençales.
Un savoir-faire provençal
En 1935, inspiré par son père, Marcel Carbonel crée ses premiers santons à Marseille. Fabriqués avec l’argile rouge de Provence, les santons sont colorés d’une peinture à la gouache. À l’origine, les santons gardaient leur couleur argile traditionnelle. L’atelier de Marcel Carbonel a arrêté depuis quelques années de proposer ce genre d’exemplaire couleur nature.
Modelage
Pour fabriquer un santon, il faut d’abord le modeler. À l’aide d’ébauchoirs, de mirettes et autres outils de précision, le santonnier va façonner son personnage pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours. Cette étape est la plus artistique de toutes. Une fois ce premier santon créé, il va pouvoir être fabriqué à la chaîne en le dupliquant avec des moules mères en plâtre.
Moulage
Grâce au moule, le santon va pouvoir être fabriqué en plusieurs exemplaires : c’est l’étape de l’estampage. Une boule d’argile est placée dans les deux parties du moule qui seront par la suite fermées à l’aide d’un pressoir. Une fois démoulée, le santon nécessite un court temps de séchage pour pouvoir passer à l’étape suivante.
Ébarbage
À la sortie du démoulage, le santon présente des contours ou « une couture » comme aiment le préciser les santonniers de l’atelier Marcel Carbonnel. Ces défauts sont dûs au surplus d’argile. Le santonnier va donc lisser les bords du santon en ébarbant ce surplus d’argile. Une fois ébarbé, le santon doit sécher pendant quelques jours pour passer à la cuisson. Plus le personnage est grand, plus le temps de séchage sera important.
Cuisson
Le santon ébarbé, place à la cuisson. Mis dans des fours, la température va monter progressivement atteignant 1000 degrés puis redescendre naturellement. Cette cuisson durera 24 heures pour ainsi donner des « biscuits », le nom qu’on donne aux santons non-décorés.
Décoration
Dans l’atelier Marcel Carbonel, toutes les teintes sont fabriquées sur place à l’aide de pigments naturels et de gomme arabique. Les créateurs de couleurs de l’entreprise provençale peuvent ainsi proposer une large gamme de teintes et de nuances qui seront appliquées sur les santons.
Un travail minutieux d’autant plus que l’atelier Marcel Carbonel propose près de 800 références de santons. « Chaque santon a une histoire » s’exclame un santonnier pendant qu’il ébarbe un jeune berger.
L’art du santon au patrimoine de l’Unesco
Depuis 1 an, santonniers et créchistes ont lancé des démarches auprès de l’Unesco afin de classer l’art du santon au patrimoine de l’humanité. Cette démarche s’inscrit pour la protection de ce savoir-faire ancestral tout en protégeant les santons provençaux des contrefaçons.
Pour éviter de tomber sur un faux, il faut avant tout vérifier la signature sous le socle du santon et privilégier des points de vente certifiés tels que la foire aux santons où un stand de l’atelier de Marcel de Carbonel est également présent.