C’est un changement de cap pour le projet de relocalisation du Théâtre national de Nice (TNN). Initialement annoncé à Iconic, près de la Gare Thiers, il se fera finalement dans les arènes de Cimiez.
On vous avait parlé du projet du Théâtre national de Nice lors d’un précédent article sur Made in Sud mais, hier, Christian Estrosi, maire de Nice, a annoncé un changement de cap avec un nouveau lieu : les arènes de Cimiez. Les premières représentations seront données à l’été 2023 et le premier festival de théâtre antique devrait être lancé l’été suivant.
« Alors que nous nous apprêtons à déposer le dossier administratif de candidature au label de capitale européenne de la culture 2028, il m’apparaît que le moment est venu de lancer le grand projet de renaissance de l’ensemble du site de Cimiez que je porte depuis tant d’années dans mon cœur » a-t-il annoncé devant la presse.
Avec cette annonce, le maire de Nice enterre définitivement le projet de la salle de spectacle d’Iconic, qui devait faire partie du grand programme immobilier du quartier de la gare. « Le TNN et le ministère de la Culture ne sont pas demandeurs. (…) La scène est trop petite et les plafonds sont trop bas » justifie l’élu.
Ce nouveau lieu à ciel ouvert viendra donc reconstituer l’offre globale du TNN, en cours de démolition, aux côtés du théâtre des Franciscain, récemment inauguré, et de La Cuisine, une structure éphémère de 600 places installée à l’ouest de la ville, à côté du Palais Nikaïa.
Un site archéologique de 2000 ans
Le site archéologique de Cimiez, et son amphithéâtre aux 2000 ans d’histoire, va se transformer en un théâtre antique dans lequel sera proposé dès l’été 2024 un festival international dédié à la tragédie antique, sur le modèle de celui de Syracuse. « C’est une idée que je partage avec Muriel Mayette-Hotlz, qui en avait fait un élément central de sa candidature au poste de directrice de notre TNN » confie Christian Estrosi.
Dans le cadre du projet, l’amphithéâtre sera définitivement fermé aux promeneurs. « Il faut tout arrêter, c’est-à-dire le libre accès à l’amphithéâtre, où chaque passage de promeneur dégrade la structure, mais aussi l’usage désordonné qu’on fait du lieu, à l’occasion de spectacles, de concerts, de fêtes ou d’autres événements » poursuit-il.
L’amphithéâtre subira quelques modifications par rapport à sa configuration actuelle. L’emplacement de la scène sera positionné à l’Est et non plus au Sud, pour bénéficier d’un meilleur ensoleillement. Les gradins reprendront la forme de l’amphithéâtre pour une meilleur visibilité du public, sans dépasser la hauteur de l’édifice historique. Enfin, des équipements de sonorisation et de lumière seront installés et auront vocation à devenir pérennes dans une structure à terme définitive. Sa capacité s’élèvera de 600 à 700 places.
Une opération de restauration patrimoniale d’envergure
Au-delà de l’installation du TNN, le site de Cimiez devrait aussi profiter de nombreuses rénovations. En premier lieu, celle de l’église, « afin de permettre le retour des trois œuvres de Bréa, dont une est restaurée et exposée provisoirement au musée Masséna et dont la restauration des deux autres est en cours d’achèvement, l’une pour 2023 et l’autre pour 2024 » précise Christian Estrosi.
Toute la muséographie du site archéologique et du musée sera repensée, avec une modernisation des aménagements du musée Matisse, notamment en termes de climatisation. Les usages de l’oliveraie, du jardin du monastère, du bois Sacré, de la place Jean-Paul II seront restructurés, notamment en termes de signalétique, de valorisation des espaces verts, de stationnement et de circulation.
De nouvelles fouilles archéologiques seront également entreprises, en particulier sur des sites jamais explorés à ce jour. Un comité de pilotage composé des différents services de la ville, devra élaborer le plan global d’intervention et le phaser sur les quatre années à venir. La première réunion aura lieu en janvier.