La gare du Canet qui doit fermer en 2024 et les nombreuses voies ferrées qui y convergent laisseront place à l’immense parc public des Aygalades. La concertation publique pour reconstituer le site ferroviaire vient de débuter.
La SNCF et le Grand port maritime de Marseille (GPMM) ont lancé une première consultation publique sur le projet de reconfiguration du réseau ferroviaire de transports de marchandises au nord de la Ville pour « reconstituer les fonctionnalités [de la gare] du Canet ». L’enquête publique obligatoire pour valider le lancement du chantier se tiendra quant à elle en novembre 2023.
Mais une consultation préalable a été lancée ce mercredi 16 novembre à l’Estaque. Elle est également accessible en ligne. Quatre réunions et ateliers suivront jusqu’au 15 décembre.
Ce projet d’ampleur estimé à 33,5 millions d’euros doit reconstituer l’offre de transport de fret en train lié aux activités du port. Il vise à compenser la fermeture programmée en 2024 du site ferroviaire du Canet dans le 14e arrondissement, entre les stations de métro Bougainville et Gèze. Point central pour la desserte en marchandises de Marseille, c’est également ici que sont déchargés les containers qui arrivent par le port.
En effet, l’immense foncier de cette zone d’échanges et de transit ferroviaire doit faire place à une grande coulée verte entre 20 et 25 hectares sous la houlette de l’établissement public Euroméditerranée : le parc des Aygalades.
Rediriger le trafic du Canet vers Mourepiane
Ce projet, dans les tuyaux depuis de nombreuses années, avait été retoqué une première fois en 2015. En effet, le commissaire de l’enquête publique publiait un avis défavorable estimant que « l’étude d’impact esquive la plupart des problèmes ». À l’époque, le projet d’aménagement du terminal combiné de Mourepiane devait absorber tout le trafic de la gare du Canet, estimé à 40 000 conteneurs par an.
Mais depuis, la redistribution des flux à l’ouest via la plateforme Clésud de Miramas doit réduire de moitié les marchandises qui transitent par Marseille. D’ici 2024-2025, la ville ne devrait alors gérer que celles destinées aux navires ou à rester dans un périmètre proche.
Dans ce contexte, la reconfiguration du réseau ferroviaire est annoncée moins impactante. Il nécessitera toutefois la remise en service de la liaison entre la ligne Marseille-Paris et Mourepiane.
La capacité de ce dernier doit également évoluer « pour réceptionner des trains complets de fret ». Tout comme le terminal voisin Med Europe et le faisceau de manœuvre de Saint-André, qui doit accueillir une voie supplémentaire.
Durant la phase transitoire entre cet aménagement et la fermeture du site du Canet, le faisceau d’Arenc doit gérer le trafic ferroviaire de fret.
L’avis favorable du public n’est pas encore acquis
Ainsi, les porteurs du projet comme les élus du territoire estiment aujourd’hui que le projet est devenu acceptable. Lors de la première réunion publique à l’Estaque ce mercredi, la maire adjointe de Marseille, Samia Ghali, a rappelé qu’elle avait à l’époque « combattu le terminal combiné de Mourepiane. Et on avait bien fait ». Désormais, elle soutient le nouveau programme, comme les autres élus présents.
La première réunion publique a toutefois permis de relever que de nombreux habitants, CIQ et associations du territoire ne partagent pas cet avis. Au-delà de la pertinence et la forme de cette consultation publique, ils relèvent l’impact des chantiers, l’augmentation du flux des trains sur le secteur et les expropriations prévues.
Sur ces sujets, la concertation actuelle ne présente pas d’étude d’impact. Elles sont en cours, notamment concernant les vibrations du matériel roulant, et seront présentées pour l’enquête publique officielle.
Les différents ateliers et réunions à suivre permettront d’affiner les opinions de chacun, avant qu’ils ne se prononcent définitivement l’année prochaine.